Alors que la France entame son onzième mois de températures supérieures aux normales saisonnières, le Limousin se prépare à de nouveaux épisodes de sécheresses et d'incendies.
Dans un rapport publié mercredi 8 avril dernier, Météo France révélait une statistique édifiante : la France connaît une suite inédite de dix mois de températures au-dessus des normales de saisons. Au vu des prévisions, le mois d’avril devrait venir s’ajouter à la liste. Une première depuis 1900 et le début des relevés thermiques.
Le Limousin semblerait se situer dans la moyenne basse de cette tendance générale puisqu’en novembre 2019, la température relevée était égale aux normales saisonnières. Pourtant, le réchauffement est bien présent. Il cause déjà de nombreux dérèglements dans une région aussi boisée et agricole que le Limousin.
Pour François Jobart, prévisionniste à Météo France, les évolutions climatiques actuelles en Limousin pourraient amener à une polarisation des saisons, avec des hivers et des étés plus rudes.
Selon nos analyses, le Limousin connaîtra un climat plus chaud, notamment l’été. On estime également, avec moins de certitudes cependant, que les précipitations vont baisser fortement sur ces périodes. Ce climat plus sec aura sans doute pour effet de prolonger les périodes d’incendies et de sécheresses.
Des incendies plus précoces ?
Mercredi 15 avril dernier, 65 hectares de forêts partaient en fumée dans le secteur d'Espagnac et Pandrignes en Corrèze. Si la source de ces incendies n’est pas encore connue, les gendarmes et les pompiers s’accordent pour dire qu’il est rare de voir des feux d’une telle vigueur en cette période de l’année.
Depuis le mois de mars, la campagne « feux de forêt » a été mise en place dans la région. Les pompiers ne se disent pas pour autant plus inquiets qu’en temps normal.
Un nouvel été de sécheresse ?
Une autre conséquence directe de cette augmentation des températures est l’aridification des sols. Après un mois sans « pluies sérieuses », la Direction Départementale des Territoire (DDT) de la Creuse reste vigilante.
Si les réserves sous-terraines se sont bien reconstituées avec les précipitations de l’hiver, les cours d’eau de surface sont plus sensibles. La situation n’est cependant pas comparable à celle de 2019, selon Roger Ostermeyer, responsable du service environnement de la DDT.
La sécheresse a été particulièrement forte l’an dernier. À la même période, nous avions déjà pris des mesures de surveillance particulières. Pour le moment, nous ne sommes pas particulièrement inquiets, mais nous restons vigilants, notamment sur l’Est du département, particulièrement sensible aux variations de température et de pluviométrie.
La préfecture de la Creuse se laisse jusqu’au 30 avril pour réaliser un état des lieux de la situation avec le Comité Sécheresse.