Pour lutter contre la délinquance, les élus d'Aixe-sur-Vienne misent la mise en place d'un réseau de référents volontaires, qui vont être chargés de surveiller les habitations de leurs voisins. Ce dispositif, pourtant appuyé par l'Etat, fait polémique.
Aixe-sur-Vienne, sa figure est connue de tous. Jean-Michel Peymirat, un agent municipal, est devenu depuis peu référent volontaire. Sa mission consiste à rassurer ses voisins en surveillants les abords de leurs habitation.
"Il faut que tu m'appelles en cas de problème", explique-t-il à un riverain. "C'est moi qui ferait l'interface avec la gendarmerie." Le dispositif "Voisins vigilants" n'est pas nouveau. Plus de 10 000 communes en France et en Belgique ont nommé des citoyens référents en matière de sécurité.
Un risque de dérive ?
Mais la mise en place de cette mesure à Aixe-sur-Vienne suscite une polémique, portée par la Ligue des Droits de l'Homme et le Syndicat des Avocats. Pour eux, les valeurs de solidarité et de vivre-ensemble affichées par les partisans du système dissimulent un risque évident de dérive."Tout le monde va suspecter tout le monde. On va vraisemblamement mal considéré son voisin parce qu'on aura peur de la délation", juge Edith Verger Morlhigem, avocate au barreau de Limoges.
Une analyse constestée par le maire (DVD) d'Aixe-sur-Vienne. Il estime que cette opération, soutenue par la préfecture et la gendarmerie, présente toutes les garanties de respect des libertés publiques : "Les voisins vigilants sont là pour faire de la prévention et pas de la délation, assure René Arnaud. A nous de veiller à ce qu'il n'y ait pas de déviance."
Le dispositif sera présenté à la population le 25 juin, avec pour objectif de l'étendre à l'ensemble des douze quartiers de cette commune de 6000 habitants.
Un reportage de Philippe Mallet et Henri Simonet