Alors que des suppressions de postes ont été annoncées dans l’établissement, le personnel de l’EHPAD du Muret à Ambazac dénonce un profond manque de communication de la direction. Une réunion se tenait mercredi 7 avril à l’ARS avec la CGT et la direction pour faire un point.
C’est un nouveau coup dur pour le Centre gériatrique du Muret d'Ambazac en Haute-Vienne. Après un hiver marqué par un important épisode de Covid-19, avec 23 cas positifs dont 12 chez les résidents entre janvier et février 2021, le personnel vient d’apprendre que plusieurs postes seraient menacés dans l’établissement.
Selon Florence Metge, représentante CGT, l’annonce faite par la direction devait concerner 16 postes. Finalement, seuls 10 postes pourraient être supprimés, sur un effectif total de 120 emplois.
Des restrictions budgétaires incomprises alors qu’une partie du personnel dénonce la mauvaise gestion de l’établissement et notamment la réalisation de travaux sans emprunt approprié. Une information démentie par la direction.
Cadences infernales et manque de communication
Le personnel est profondément affecté par ses annonces. Déjà à l’été 2019, ils s’étaient fortement mobilisés pour réclamer de meilleures conditions de travail. Les cadences de l’époque étaient intenables, nous explique une aide-soignante, sous couvert d'anonymat. Elle travaille ici depuis plus de 20 ans.
Nous devions faire 18 toilettes chacune. C’était inhumain. Nous passions seulement 10 minutes maximum avec les résidents, contre 30 minutes normalement.
Après cette grève, les conditions s’étaient améliorées. Une soignante ne devait plus effectuer qu’une dizaine de toilettes.
Aujourd’hui, les soignants craignent un retour aux cadences infernales d’avant 2019. Un processus qui est déjà enclenché nous explique cette même aide-soignante. Selon elle, certains contractuels ne sont déjà plus renouvelés. Les équipes se réduisent.
Ce week-end, j’ai dû prendre mon service ¾ d’heures plus tôt pour pouvoir bien faire mon travail. Avec ces suppressions on ne pourra plus assurer d’animations pour les résidents, seulement des soins, et encore.
D’autant que le personnel dénonce un manque cruel de communication. Thomas Lavaud, le nouveau directeur de l’EHPAD, ne s’est toujours pas présenté physiquement à son personnel depuis son arrivée en juin 2020.
Analyse financière et discussions en cours
Face à ces inquiétudes une première réunion était organisée ce mercredi 7 avril à l’Agence Régionale de Santé de Haute-Vienne pour faire le point. Le directeur de l’établissement y reconnaît des problèmes de communication, liés selon lui aux conditions sanitaires.
Il est prématuré de dire que des postes vont être supprimés. On va évaluer les besoins sur le terrain dès la semaine prochaine.
Il s’engage à rencontrer son personnel la semaine prochaine pour entendre leurs doléances et expliquer la situation de l’établissement. Parallèlement, l’ARS devrait mener une analyse financière de l’établissement afin d’en évaluer les besoins. De leur côté, le personnel et les représentants syndicaux se disent prêts à la mobilisation s’ils n’obtiennent pas de réponses satisfaisantes.