Où jeter ses couches et à quel prix ? C'est le casse-tête des habitants de la communauté de communes Elan, à qui on a demandé de justifier par un certificat médical leur utilisation de couches pour incontinence, afin de pouvoir les jeter à la poubelle. Face à l'indignation des médecins, cette disposition va être modifiée.
Jeter des couches dans une poubelle banale pour déchets ménagers pourrait coûter plus cher. La communauté de communes ELAN, au nord-est de Limoges en Haute-Vienne (24 communes dont Nantiat, Ambazac et Bessines-sur-Gartempe), cherche à limiter les volumes des couches pour en réduire les coûts.
Elle a donc demandé un certificat médical aux particuliers pour justifier le port de ces protections. Une demande très mal reçue par les médecins : 18 d’entre eux l'ont fait savoir à travers une lettre.
La communauté de communes, de son côté, plaide la bonne foi ; il s'agissait "d'éviter des surcoûts."
On avait pris cette décision pensant bien faire... Mais après la levée de boucliers qu'il y a de la part des professionnels de santé, on va retirer ça et trouver d'autres solutions pour amener les gens à ne pas payer plus !
Alain Auzemery, président de la Communauté de communes ELAN
Cette problématique fait suite à la mise en place de la redevance ménagère incitative : plus vous jetez, plus vous payez.
Depuis le 1er janvier 2023, la taille de la poubelle est calibrée en fonction du nombre de personnes dans le foyer et les ordures ménagères sont ramassées plus qu'une fois par mois.
Les couches occupant un volume important, et devant être ramassées plus fréquemment, il s'agissait, justement pour la communauté de communes, de ne pas pénaliser les personnes concernées. Mais la méthode retenue, le certificat médical, devra être repensée.
Réduction de 30% d'ordures ménagères à traiter
"Depuis le mois de janvier, on a réussi à gérer en faisant une collecte par mois, en mettant tous ces petits papiers là-dedans et les pots de yaourts aussi parce qu'en général, je les mettais dans notre poubelle ménagère" raconte Élodie, habitante de La Jonchère-Saint-Maurice, commune située à 8 kilomètres d'Ambazac.
Un nouveau système qui nécessite donc des adaptations, mais ces changements d’habitudes de tri sont déjà efficaces, avec 30% d'ordures ménagères en moins à traiter.