Miel : la filière apicole en plein essor en Limousin

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Première journée apicole organisée par la Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne sur une exploitation dans le nord du département. ©Caroline Huet / André Abalo - France Télévisions

La Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne vient d'organiser sa première journée apicole, pour accompagner ceux qui veulent se lancer en activité principale ou secondaire. Et ils sont de plus en plus nombreux.

Apicultrice de loisirs pendant 10 ans, Cécile Bécé est en pleine phase de reconversion. La Haut-Viennoise met toutes les chances de son côté pour devenir apicultrice professionnelle : “L’objectif d'ici à 10 ans, c'est la production de gelée royale, si j’arrive à acquérir la technique nécessaire, parce que c’est quelque chose de quand même très pointu."

Comme Cécile Bécé, ils sont une quinzaine à s’être déplacés ce mercredi 29 mars sur cette exploitation de 500 ruches dans le nord de la Haute-Vienne. 

Risque d’encombrement

Installé depuis 2021, Pierre Tabuteau entame sa troisième saison en tant que professionnel. Il accueille les nouveaux venus dans un esprit de répartition, afin de conserver la cohésion entre producteurs. "Entre 2020 et 2023, il y a eu 6 apiculteurs à plus de 200 ruches qui se sont installés sur la Haute-Vienne. À ce rythme d’installation, ça risque d’être compliqué d’installer de nouveaux apiculteurs dans de bonnes conditions."

Ce qu’il risque d’y avoir c’est déjà un surpâturage, c’est-à-dire trop d’abeilles dans un endroit donné et en plus de ça vous allez avoir des problèmes de commercialisation. 

Pierre Tabuteau, apiculteur à Oradour-Saint-Genest (87)

La Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne note un regain d’intérêt pour le secteur apicole. Beaucoup de demandes, en activité principale ou secondaire, depuis la crise COVID. De quoi stabiliser les chiffres alors que nombre de professionnels partent à la retraite. En 20 ans, la production de miel a été divisée par trois en France. 

“C’est une jeune filière, et plus ça va, plus elle se développe, plus elle tend à se professionnaliser. Malgré tout, on a tendance à croire que c’est une petite filière, alors que c’est une filière structurée avec de nombreux organismes.”, note Lucille Johanet, technicienne apicole auprès de l'Association de Développement Apicole de Nouvelle-Aquitaine (ADANA).

Une demande forte

3 Français sur 4 disent consommer du miel, ce qui fait de la France l’un des pays européens où l’on en consomme le plus, avec une moyenne de 600 grammes par habitant et par an. 

Pourtant, la France continue d’importer 35 000 tonnes de miel par an, principalement en provenance d’Ukraine et d’Espagne. 

Selon une étude européenne datant de 2015, près d’un tiers des miels importés avait un caractère frauduleux, par exemple coupé avec du sirop industriel. 

Le Limousin, reconnu pour la diversité de son miel, a donc un rôle à jouer dans le développement d'une filière hexagonale de qualité.

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