Ce mercredi 10 juin 2020 marque le 76ème anniversaire des commémorations du massacre d’Oradour-sur-Glane. Pour la première fois de l’histoire, les cérémonies se déroulent quasiment à huis clos pour respecter les mesures sanitaires imposées par le Covid.
Tout comme en Corrèze hier, lors des 76èmes commémorations des Pendus de Tulle, l’atmosphère à Oradour-sur-Glane ce mercredi 10 juin est totalement inédite.
Habituellement, entre 800 et 2500 personnes se rassemblent chaque année à cette date dans les ruines de la cité martyre, en souvenir des 642 victimes, hommes, femmes et enfants, assassinés le 10 juin 1944 par la division SS Das Reich.
Le cortège traverse en silence le village martyr, marquant des pauses aux différents endroits symboles de la barbarie nazie, notamment l'ancienne église et le Champ de foire.
Plusieurs chefs d’Etat - François Mitterand en 1994, Emmanuel Macron en 2017- ont fait le déplacement pour participer aux cérémonies.
L'an dernier, pour le 75ème anniversaire du massacre, c'est la secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, qui avait présidé les cérémonies.
Pas de cortège ni de messe
Cette année, pour la première fois de l’histoire, le cortège et la messe du souvenir ont été annulés, afin de respecter le protocole sanitaire imposé par l’épidémie de Covid-19.
Seules deux cérémonies officielles sont maintenues, réduites à leur plus simple expression (15 minutes environ).
Le site du village martyr reste accessible aux familles des victimes et à ceux qui souhaitent s'y rendre durant la journée pour se recueillir.
Des cérémonies a minima
La première cérémonie s’est déroulée à 11h30 devant le Tombeau des Martyrs, à huis clos et en comité restreint. Une quarantaine de personnes étaient présentes : le maire et son conseil municipal, une dizaine de représentants des familles de victimes et Robert Hébras, le dernier survivant du massacre d’Oradour-sur-Glane, qui n'a pas manqué une cérémonie depuis le 10 juin 1945.
Le recueillement a duré une dizaine de minutes, et le public a été tenu à l'écart de cette cérémonie.
L'après-midi, à 15h30, une deuxième cérémonie, plus officielle, s'est tenue toujours au Tombeau des Martyrs en présence de la sous-préfète de Bellac-Rochechouart, Pascale Sibermann, pour qui l'émotion était bien présente malgeé les conditions draconiennes imposées par le Coronavirus.
L'émotion est toujours là, le souvenir est toujours là. C'est quand même une belle cérémonie, malgré tout. On permet aux familles de perpétuer le souvenir, mais un souvenir qui est dans l'émotion et dans l'amour de ceux qu'on a perdus. C'est le plus important.