Depuis le confinement de 2020, la pratique du covoiturage s'est développée de façon exponentielle dans les trois départements du Limousin, d'autant plus avec la hausse des prix du carburant. Mise en relation des automobilistes, aires de covoiturages dédiées en Haute-Vienne, Creuse et Corrèze ou encore incitations financières, on vous dit tout sur cette pratique en plein essor.
En France, ce sont les véhicules des particuliers qui produisent plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, ce qui fait du covoiturage une véritable alternative au trajet en solo, encore très largement majoritaire. L'essor de cette pratique s'explique par trois phénomènes : la recherche d'économies (hausse du coût de la vie et notamment du carburant), les préoccupations environnementales et l'accès simplifié grâce aux différentes applications et des politiques publiques d’incitation.
Le covoiturage, ça marche de mieux en mieux !
Selon les statistiques de l'Observatoire de covoiturage du ministère de la Transition Écologique, le covoiturage s'est développé de façon exponentielle dans les trois départements du Limousin. Voici les résultats pour l'année 2023 :
- Corrèze : 5834 covoiturages (+110% par rapport à 2020) pour une distance moyenne de 52 kilomètres.
- Creuse : 4162 covoiturages (+122 % par rapport à 2020). Distance moyenne : 49 kilomètres.
- Haute-Vienne : 16 483 covoiturages (+ 350% par rapport à 2020). Distance moyenne : 35 km.
Où trouver les aires dédiées ?
En Haute-Vienne, 29 aires de covoiturage sont en service, ce qui représente 450 places de stationnement. Trois ont été mises en places en 2024 : deux à Ambazac et une à Aixe-sur-Vienne.
Une nouvelle va être créée sur la commune de Linards d'ici à la fin de l'année.
Depuis 2012 et le premier schéma directeur des aires de covoiturage, le conseil départemental indique avoir "consacré plus d'un million d'euros pour ces aménagements et continuer d'inscrire environ 100 000 € chaque année pour des nouvelles aires."
Le conseil départemental de Corrèze, lui, recense 24 aires de covoiturage sur son site internet.
En Creuse, le conseil départemental souhaite développer cette pratique et a donc lancé une enquête au printemps 2024 pour connaître les habitudes de mobilité des Creusois.
Dans le secteur d'Aubusson, une forme de covoiturage festif s'est mise en place : depuis son ouverture en 2023, la discothèque Le Number fait le plein de fêtards le samedi soir et a mis en place une navette au prix modique.
On transporte quarante à quatre-vingts personnes selon les soirées, on va chercher les gens à la demande jusqu’à quinze kilomètres autour d’Aubusson.
Dylan BlinPatron de la discothèque Le Number
Des aides financières
Depuis janvier 2023, les conducteurs qui utilisent le covoiturage reçoivent une prime de 100 euros, reversée par les plateformes de covoiturage, sous la forme d’un versement progressif :
- Une première partie au premier covoiturage (25 € minimum) ;
- Le reste au dixième covoiturage, dans un délai de trois mois à compter de son premier covoiturage.
Des applis de plus en plus nombreuses
En Nouvelle-Aquitaine, l'application gratuite Modalis vise à faciliter les déplacements en transports en commun, vélo, voiture, mais aussi covoiturage.
Outre BlaBlaCar qui est l'une des applications de covoiturage les plus populaires en France avec notamment BlaBlaCar Daily, les candidats au partage de véhicules peuvent utiliser Mobicoop, qui se présente comme une alternative sans commission promouvant une vision plus solidaire, Klaxit, spécialisée dans le covoiturage domicile-travail, ou encore Karos qui mise sur l'intelligence artificielle pour optimiser les trajets domicile-travail.