Des dispositifs pour aider les femmes victimes de violence conjugale

Le rebondissement creusois de l’affaire du « Puppet Master », escroc manipulateur anglais, pose question quant aux violences faites aux femmes. Quelles aides existent en Limousin ?

Robert Hendy-Freegard est recherché depuis le 25 août pour avoir renversé deux gendarmes en Creuse. L’homme, surnommé le « Puppet Master », a été condamné en Angleterre pour avoir exercé une emprise mentale sur plusieurs femmes depuis les années 90.

Un fait divers qui ramène au premier plan les violences que subissent, parfois au quotidien, certaines femmes victimes d’un conjoint maltraitant.  

Des violences en augmentation

Au sein du couple, l’Observatoire des violences faites aux femmes a recensé une augmentation des homicides en France.

  • En 2021, 122 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, 14% de plus qu’en 2020.
  • 82% des décès au sein du couple sont des femmes.

Rappelons que la violence conjugale, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle est un délit grave, puni par la loi.

Que faire en cas de violence conjugale ?

En cas d’urgence :

  • Composez le numéro de police secours : 17 ou le 112
  • Si vous êtes dans l’impossibilité de parler : par sms le 114
  • Les services de secours en cas d’hébergement d’urgence : 15

Pour une aide sans danger immédiat :

  • Depuis le 30 août 2021, les victimes ou témoins de violences peuvent composer le 3919.
  • Un portail de signalement des violences sexuelles et sexistes est accessible 7 jours/7, 24h/24h. C’est une messagerie instantanée, de dialogue en direct via smartphone, tablette ou ordinateur.

Ces outils permettent un anonymat complet. L’objectif est d’accompagner les victimes vers un dépôt de plainte et de faciliter une prise en charge sociale ou psychologique.

Quelle prise en charge ?

Sur les trois départements Creuse, Corrèze, Haute-Vienne, le Centre d’Information des Droits et Familles du Limousin observe plus d’appels pour une prise en charge. En 2021, 334 femmes ont sollicité les juristes de ce centre contre 197 en 2019.

« Cette augmentation est due à un arsenal juridique plus étoffé qu’auparavant. On constate plus d’appels de femmes, elles osent franchir le pas. », explique Patricia Gaucher, présidente du C.I.D.F.F. 

Le Centre d’Information des Droits et Familles du Limousin accompagne depuis plusieurs décennies les femmes victimes de violence et dispose d’une antenne en Creuse, une en Corrèze et deux en Haute-Vienne.

Et après ?

Au CH Esquirol de Limoges, une unité de victimologie accueille les victimes de maltraitance et les accompagne dans un suivi psychologique. Un travail souvent long pour se remettre de ces traumatismes violents confirme le docteur Eric Charles, psychiatre au CHU de Limoges.

« La première étape, c’est de mettre en sécurité les patients, que les violences cessent. Ensuite, le travail sur soi est compliqué. Souvent la relation d’emprise de la personne auteure des violences est très forte. L’image de soi est abîmée mais on peut s’en sortir. »

Trois ans après le Grenelle des violences conjugales, des avancées ont été observées. Reste des progrès à effectuer, notamment dans la mise en œuvre des bracelets électroniques anti-rapprochement des conjoints violents et dans une meilleure écoute des femmes victimes de violence conjugale.

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