EN IMAGES. "Et il vient ici pour assiéger le château": route Richard Cœur de Lion, des visites à découvrir cet été

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Au XIIe siècle, le roi Richard Cœur de Lion est passé en Limousin. Il y est même décédé brutalement, blessé mortellement par un carreau d'arbalète. Une route touristique porte aujourd'hui son nom. Châteaux, église, abbatiale, cimetière... 23 sites d'exception à découvrir entre Haute-Vienne, Charente, Dordogne et Corrèze. ©FTV

C'est une route qui vaut le détour. Au XIIe siècle, le roi Richard Cœur de Lion est passé en Limousin. Il y est même décédé brutalement, blessé mortellement par un carreau d'arbalète. Une route touristique porte aujourd'hui son nom. Châteaux, église, abbatiale, cimetière... Vingt-trois sites d'exception sont à découvrir entre Haute-Vienne, Charente, Dordogne et Corrèze.

Fin du XIIe siècle, en lutte contre son suzerain Philippe Auguste, roi de France, Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine, assiège de nombreuses places fortes.

De ce périple, reste aujourd'hui une route touristique, la route Richard Cœur de Lion.

L'étrange alchimie de Jumilhac

Commençons ce périple par Jumilhac le Grand. Un château reconstruit après avoir été pillé, ruiné par Richard Cœur de Lion. Au XVIe siècle, l'ancêtre de l'actuel marquis de Jumilhac y ajoute d'incroyables toitures, aux faîtières allégoriques.

Des toitures très étranges. En vingt ans, j'ai mis la main sur quelque chose que je n'imaginais pas. Toute une symbolique alchimique. Vous avez là-haut un résumé entier de la quête de la pierre philosophale.

Marquis Henry de la Tour du Pin, propriétaire du château de Jumilhac-le-Grand

Une tour de guet symbolisant la phase de chauffe pour obtenir la pierre philosophale, un ange, le buste de la justice, des chardons, un pigeon pour la vie éternelle, ici, tout respire l'alchimie. L'actuel propriétaire, Henry de la Tour du Pin, a-t-il réussi à transmuter le plomb en or ?

Je vous répondrai ce que deux férus d'alchimie m'ont dit il y a quinze ans : l'alchimie est une affaire personnelle...

Marquis Henry de la Tour du Pin

L'alchimie est aussi au bout d'un escalier du château. Au XVIIe siècle, Louise de Hautefort, 2ᵉ comtesse de Jumilhac, est enfermée par son époux, jaloux. Elle restera trente ans cloîtrée, dans une petite pièce, à filer la laine, à prier, à peindre des symboles alchimiques.

"Féminin, masculin, mis dans un vase. Et sort de ce vase un bouquet de branchages. En résumé, la symbolique de l'arbre de vie qui est aussi un symbole de vie éternelle.", ajoute Henry de la Tour du Pin.

Des tombes sculptées au Chalard

En l'an 1086, au Chalard en Haute-Vienne, l'abbé Geoffroy décide de créer une communauté de chanoines. Du monastère reste une magnifique église et son cimetière pour le moins atypique. Soixante-dix pierres tombales, la plupart en granit, formes plates ou en église, sépultures médiévales dont certaines ont des décorations exceptionnelles liées à l'activité des moines.

"Quand ils sont décédés, on a fait leur pierre tombale avec, pour certains, l'emblème de leur activité au sein du monastère, précise Josette Rouzier, membre de l'association sauvegarde du site Le Chalard Peyroulier. On a, par exemple, la tombe du forgeron. On peut y voir les tenailles, mais aussi le marteau." 

Non loin de l'église du Chalard, au bord de la rivière L'Isle, séance d'orpaillage. Le Limousin a longtemps été une terre d'or. Le précieux métal était déjà exploité par les Gaulois, la dernière mine a été fermée dans les années 2000.

Voilà la bâtée, où je vais récupérer mon sable. On va voir briller au début, pas de l'or, mais du mica. On secoue régulièrement la bâtée, puis on enlève. Là, on en a une, malheureusement, cela reste de la paillette.

Philippe Roubinet, orpailleur et ancien mineur

La plus grande forteresse du Limousin

La rivière La Briance coule en contrebas de la forteresse de Châlucet, non loin de Limoges, qui fut longtemps le plus grand château fortifié du Limousin.

Sur un éperon escarpé, le château en ruine domine les arbres. Châlucet, érigé au XIIe siècle, avait un but défensif, une tour d'une vingtaine de mètres de haut servait de repli aux villageois en cas d'attaque, la tour jeannette à la triste légende...

"Bien évidemment, elle ne devait pas s'appeler Jeannette. Mais il y a une légende qui dit qu'une bergère, du nom de Jeannette, aurait refusé les avances d'un mercenaire qui s'appelait Peyrot le Béarnais, raconte François Berland, régisseur du site de Châlucet - Conseil départemental 87. Comme elle a refusé de se marier avec lui, il l'a fait enfermer dans le cachot et la légende dit qu'elle est morte de faim et de soif, la pauvre..." 

Bonneval, de génération en génération...

Quatre tours rondes, massives, médiévales, orientés vers les quatre points cardinaux, encerclées par des douves. Le château de Bonneval est aussi sur la route Richard Cœur de Lion. Depuis plus de mille ans, la famille de Bonneval entretient ce prestigieux patrimoine.

"Ça, c'est une chambre qu'on a refaite. Il n'y avait pas de salle de bains, mais un placard avec un bidet et un lavabo et on a gardé les portes et on a construit une salle de bains, explique la marquise Marta de Bonneval, propriétaire du château de Bonneval (87). On a installé les lustres. Il y aura un beau baldaquin parce que j'estime qu'un château, il faut tout ce qui va avec le château. C'est cela que les gens attendent, c'est cela que moi, j'attendais en arrivant du Brésil." 

Sous le regard d'illustres ancêtres, Marta et Géraud de Bonneval aménagent deux chambres d'hôtes au sein du château familial. Les visites, pas suffisant pour faire face aux coûts exorbitants d'une telle demeure. Remplacer la vieille chaudière au fioul, créer un gîte, bref, se diversifier afin de transmettre aux enfants, ce bien multiséculaire...

Ma préoccupation majeure, c'est de pouvoir transmettre Bonneval à mes enfants. Mais leur transmettre quelque chose qui ne soit pas un gouffre, qui ne soit pas une grosse charge. Que ce soit quelque chose qui, au moins, puisse s'autofinancer. C'est ça d'ailleurs, je pense, le souci de tous les propriétaires de château aujourd'hui.

Marquis Géraud de Bonneval, propriétaire du château de Bonneval (87)

Châlus où Richard trouva la mort...

23 mars 1199, Richard Cœur de Lion qui a assiégé de nombreuses places fortes en Limousin vient à Châlus Chabrol dans l'actuelle Haute-Vienne.

Et il vient ici pour assiéger le château. Du haut de la tour, Pierre-Basile, un arbalétrier, décoche un carreau d'arbalète. Je pense qu'il a tiré dans le tas et que c'est tombé sur Richard Cœur de Lion.

Jacques Vigneras

Propriétaire du château de Châlus-Chabrol (87)

Touché à la base des cervicales, Richard Cœur de Lion arrache le carreau d'arbalète, mais la pointe reste, la blessure s'infecte. Sa mère, Aliénor d'Aquitaine se rend à Châlus pour assister à ses derniers instants.

"Il est mort quelques heures après. C'est elle-même qui l'a embaumé, note Jacques Vignéras. Imaginez, elle a découpé son fils et l'a embaumé, ici, devant la cheminée." 

Le corps de Richard Cœur de Lion repose à Fontevraud, son cœur est à Rouen et ses entrailles devraient se trouver à Châlus-Chabrol.

D'après une charte d'Aliénor d'Aquitaine, ses entrailles ont été inhumées dans la crypte de cette église. D'après les textes, vraisemblablement, la crypte serait sous l'autel.

Jacques Vigneras, propriétaire du château de Châlus-Chabrol (87)

Ainsi s'achève la vie de Richard Cœur de Lion. Sa route touristique subsiste, vingt-trois sites prestigieux à découvrir entre Haute-Vienne, Charente, Dordogne et Corrèze.

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