Feux de forêts : risque d'incendie élevé en Limousin

L'arrivée de l'été et des grosses chaleurs marquent le début des risques de feux de forêts. La Creuse et le nord de la Haute-Vienne ont été placés en "risque sévère", la Corrèze ne devrait pas tarder à les rejoindre. La vigilance doit être le maître mot pour tous.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La canicule de ces derniers jours, le peu de précipitations et le vent qui s'est levé en Limousin sont des éléments particulièrement propices aux feux de végétation. Alors que le département de la Creuse et le nord de la Haute-Vienne ont été placés au niveau "risque sévère", les pompiers appellent à la plus grande prudence. 

Si aujourd'hui la Corrèze est classée en risque modéré, il y a de fortes chances pour que le département passe en niveau sévère à partir de ce weekend. 

Avec l’accumulation des températures élevées et les faibles précipitations, on arrive dans des conditions où le danger "feux de forêt" devient de plus en plus important.

Capitaine Alain Veneau, SDIS de Corrèze.

Mais pas d'inquiétude pour le Capitaine Alain Veneau, responsable des salles opérationnelles du SDIS de Corrèze. "Pour ce weekend on est vigilant, on s’y prépare. Chaque personnel, de l’équipier à l’officier est formé à ce risque spécifique", explique-t-il.

La Haute-Vienne passe en "risque sévère" dès ce weekend

Le nord du département de la Haute-Vienne est actuellement placé en "risque sévère" du plan de vigilance feux de végétation et la partie sud en "risque modéré". A partir de samedi 18 juin, le "risque sévère" s'étend sur l'ensemble du département de la Haute-Vienne pour les deux prochains jours. Tout peut évoluer très vite en fonction des conditions météorologiques annoncées. Dans le département haut-viennois, les pompiers font face à une période de sécheresse depuis le mois de mai qui va accroître dans les prochains jours sur l'ensemble du département, le risque de départs de feu augmente lui aussi.

Ces phénomènes de vagues de chaleurs sont de plus en plus fréquents et précoces dans la région, ce qui n'était pas le cas auparavant. Le lieutenant Olivier Robert, conseiller technique feu de forêt en Haute-Vienne explique qu'il va falloir réadapter les moyens d'intervention localement :

On peut vite se faire prendre par un feu qui a des accès difficiles. Avec nos véhicules, on n'est pas au niveau de la Gironde qui a des routes adaptées aux pompiers. Ici, au mieux on a des pistes forestières".

Lieutenant Olivier Robert

Conseiller technique feu de forêt en Haute-Vienne

Environ 1 000 sapeurs-pompiers assurent les interventions en Haute-Vienne mais seulement 380 d'entre eux sont formés spécifiquement en feu de forêt. Un effort est actuellement en cours pour former plus d'effectifs, explique le lieutenant Olivier Robert.

Activer le "risque sévère" signifie aussi plus de moyens d'intervention. Globalement, les effectifs vont être doublés sur le terrain, aussi bien le personnel que le volume d'engins déployé. En Haute-Vienne, il n'existe pas de technologies de drone pour repérer d’éventuels départs de feu mais des moyens aériens peuvent être commandés. Les relevés cartographiques quotidiens permettent aussi d'évaluer les besoins en eau. Au sujet de l'eau, pour l’instant les pompiers ne sont pas inquiets quant au ravitaillement de leurs camions citernes, mais si la sécheresse continue de s'amplifier, comme c'est le cas actuellement, ils risquent d’avoir des problèmes d'approvisionnement. 

Vigilance pour la Corrèze 

Le SDIS Corrèze est sur le qui-vive. Le sud du département, jugé à risque, requiert une attention particulière. Dans le nord du département, les exploitations de sapins notamment sont particulièrement surveillées par les secours et constituent un véritable enjeu environnemental et commercial, très important à prendre en compte, selon Alain Venau.

36 centres de secours observent le territoire et alertent des départs de feu. "On récupère les données, les informations observées par les personnes sur le terrain pour ensuite lancer l'intervention", précise Alain Veneau.

Des points de vigie comme à Roche de Vic peuvent être déployés en cas de risque très sévère. Il s'agit de déployer des effectifs sur des points hauts. Armés de jumelles et de moyens de transmission, ils sont en capacité de répérer un départ de feu auprès des salles opérationnelles du SDIS.

Le plan Lynx permet la mise en place les vigies. En tout, il y en a 3 sur tout le territoire de la Corrèze.

Alain Veneau

Concernant les moyens aériens, un drone est utilisé dans le cadre des interventions. Il en va de même pour l’hélicoptère de la gendarmerie. Le SDIS de Corrèze a déjà eu recours aux canadairs stationnés à l'aéroport de Bordeaux Mérignac.

"Si on est confronté à un feu de forêt important, on doit demander l’appui des moyens aériens, des canadairs mais aussi des dash, bombardiers capables d’emporter 10  à 12 000 litres de retardants afin de limiter la propagation du feu et de permettre aux engins déployés au sol de se repositionner", explique le responsable des salles opérationnelles du SDIS 19.

La stratégie "feu de forêt" est donc basée sur l’anticipation explique le Capitaine. 

Plus tôt on arrive à repérer le départ de feu, plus tôt on peut éviter la propagation de ce dernier.

Alain Veneau

En période de risque sévère, quatre camions feux de forêt partent sur l'intervention avec un chef de groupe dans un véhicule 4x4 pour faire des reconnaissances rapides. Chaque engin est pourvu d’une réserve d’eau de 3000 litres.

Beaucoup de volontaires constituent les moyens humains du SDIS 19. Avec une capacité journalière d'environ 300 sapeurs-pompiers

"On est toujours sur le fil du rasoir mais c’est vrai que la période feu de forêt est un risque qui consomme beaucoup d’effectifs", rappelle le Capitaine.

L'ONF aux aguets

L'anticipation et la vigilance sont donc de mise rappelle Nicolas Cornet, responsable d'unité territoriale de l'agence ONF Limousin avant d'ajouter que, pour le moment, le territoire subit la situation.

Et pour surveiller la région, l'ONF couple les prévisions météorologiques avec l'indice d'aridité de la végétation.

Grâce à ces informations, on a pu déterminer que vendredi et samedi vont être les jours les plus sensibles.

Nicolas Cornet, responsable d'unité territoriale.

L'ONF a pris des mesures : les chantiers forestiers et surtout l'utilisation d'engins à moteur thermique seront interdits à partir de 13 heures vendredi et samedi.

Attentif aux travaux forestiers mais pas seulement. Nicolas Cornet est aussi prudent quant aux comportements des promeneurs en forêt et dans les zones touristiques comme autour des lacs.

"En Limousin, on n'a pas cette culture de sensibilisation autour des feux de forêt et pourtant on va devoir l'acquérir", affirme Nicolas Cornet.

Car en effet, ces périodes ultra sensibles de sécheresse, auparavant épisodiques, deviennent de plus en plus régulières à cause du réchauffement climatique.  

La période sèche et chaude arrive très tôt et est de plus en plus longue. On se doit d'être beaucoup plus vigilant.

Nicolas Cornet, responsable d'unité territoriale de l'agence ONF Limousin.

Ne pas jouer avec le feu

En France, 5000 départs de feu surviennent chaque année.

L'immense majorité des feux sont provoqués par la négligence l’homme : mégots de cigarettes, usage de barbecue dans des espaces forestier. La voiture peut aussi être à l'origine des incendies. En effet, le pot catalytique du véhicule, très chaud, peut provoquer un incendie. Il faut donc éviter de stationner sur les zones herbeuses.

Le SDIS 23 rappelle que l’arrêté préfectoral n°23-2019-031 du 3 juillet 2019 relatif au brûlage libre des déchets verts et des autres feux de plein air dans le département de la Creuse interdit "de porter ou d’allumer du feu, y compris sur les terrains privés, à l’intérieur ou jusqu’à une distance de 200 mètres des bois et forêt mais également aucune incinération de résidus végétaux du 1 mars au 31 octobre. Il est interdit toute l’année le brûlage à l’air libre des déchets verts ménagers et des collectivités".    

Alain Veneau insiste sur les bons comportements à adopter aux abords des forêts, des zones de broussailles et d’herbes sèches :

- N’allumez ni feu, ni barbecue ;

- Ne fumez pas de cigarette et ne jetez pas de mégot par la fenêtre d’une voiture ;

- Ne procédez pas à des travaux source d’étincelles.

Si vous êtes témoin d’un incendie, donnez l’alerte en composant le 18 ou le 112 en localisant le feu avec précision. Attendre si possible sur place l’arrivée des secours.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information