Alors que la consommation de lapin diminue en France depuis les années 2000, une poignée d'éleveurs fait le pari du bio. Ils ne sont qu'une trentaine dans l'hexagone. A Flavignac, en Haute-Vienne, un jeune éleveur de 27 ans vient de se lancer dans cette production.
Faites-vous partie des 40 % de Français qui consomment de la viande de lapin ?
La production de lapins - l'élevage cunicole - est assez limité, encore plus en bio où il n'existe qu'une trentaine de producteurs en France.
Julien Bousiquier, 27 ans, s'est lancé dans ce pari il y a un an-et-demi, à Flavignac. Il élève des lapins-chèvres, une race locale présente surtout en Dordogne et en Charente, et dont il ne reste que 200 reproducteurs en France.
Pour l'instant, le jeune éleveur possède 25 mères, qui font chacune 4 à 5 portées par an, deux fois moins qu'en élevage conventionnel.
Un cahier des charges écologique
Les lapins sont élevés en extérieur, dans des clapiers mobiles qu'il fabrique lui-même. Tous les matins, il s'adonne au même rituel : déplacer de quelques mètres ces clapiers. "L'intérêt, c'est de renouveler l'herbe pour renouveler leur alimentation. Une fois que j'ai déplacé les clapiers, l'herbe va repousser et l'impact sur l'environnement est minime", explique le jeune producteur, qui a conçu son élevage dans une véritable philosophie écologique.
Ainsi, Julien Bousiquier est quasiment autonome pour l'alimentation des lapins : "Je produis un mélange de céréales et de protéagineux que je cultive sur une même parcelle, ça s'appelle un méteil grains, dans lequel il y a six variétés différentes de céréales. En élevage conventionnel, les animaux sont nourris presque exclusivement à partir de granulés achetés à des coopératives".
Objectif : doubler la production au printemps
L'éleveur abat et transforme lui-même ses lapins dans un laboratoire de Saint-Yrieix-la-Perche. Il les commercialise pour l'instant essentiellement via des petits magasins de produits locaux, notamment "Brin de campagne" à Couzeix, et ça marche déjà très bien.
"Je vends une trentaine de lapins par mois. Je livre le mercredi après-midi, et le vendredi, il n'y a plus rien !"
L'objectif est donc de développer rapidement la production. Julien Bousiquier espère pouvoir doubler le nombre de mères d'ici au printemps.
Après avoir testé son activité pendant un an-et-demi en autofinancement, le jeune éleveur passe à la vitesse supérieure. Il a lancé un financement participatif sur une plateforme spécialisée, qui doit lui servir notamment à financer l'installation de nouveaux clapiers. Il a déjà récolté plus de 6000€.
Il espère aussi pouvoir bientôt se verser un salaire, ce qui n'est pas encore le cas.
Le jeune éleveur croit en son créneau : ils ne sont que trois producteurs de lapins en Haute-Vienne, et il est le seul en bio.
Pour lui, malgré toutes les réticences qui peuvent exister, le lapin est une viande d'avenir.