Menacés par l’activité humaine et l’agriculture intensive, les vers de terre sont pourtant très importants pour la biodiversité. Pour les sauver, un appel au gouvernement a été lancé.
À Compreignac en Haute-Vienne, Christophe Gatineau passe ses journées dans son jardin. Ce spécialiste et amoureux de la nature s’intéresse à ce qu’il se passe sous ses légumes et tout particulièrement aux vers de terre.
Des petits animaux, dont on se préoccupe peu et qui sont aujourd’hui menacés par l’activité humaine et l’agriculture intensive.
Les vers de terre sont importants pour l’écosystème, car ils vont consommer de la matière organique et la transformer en aliment pour les plantes. Un vers de terre transpire son urine et son urine est directement consommable par les plantes. Ses excréments contiennent aussi des minéraux directement assimilables par les plantes.
Il existe plus de 150 espèces de vers de terre en France. Ils ont un rôle primordial dans la fertilisation des sols. En substance, ils les digèrent et en font la richesse de la terre. Un substrat prompt à accueillir les cultures qui nous nourrissent.
Christophe Gatineau, qui a consacré tant d’années à la protection des vers de terre a donc écrit deux livres pour alerter sur le danger qui pèse sur la biodiversité : "L’éloge du ver de terre" et "Sauver le ver de terre". Le premier s’est retrouvé entre les mains de la députée de Haute-Vienne Marie-Ange Magne.
Elle a décidé d’adresser une question écrite au gouvernement. Selon elle, l’exécutif doit défendre le vers de terre :
C'est la première parlementaire à s'inquiéter officiellement du sort des vers de terre depuis 1789 !
— Christophe Gatineau (@gatineau_ch) September 22, 2021
? L'Éloge du ver de terre @Ed_Flammarion fait des siennes 140 ans après qu'un autre Limousin préface le dernier livre de Darwin. @ChartrainOlivi2 https://t.co/4xRH4uHkLo
"La réponse du ministre de l'Agriculture l’engage, ça a une valeur juridique. Ça permet d’avoir une réponse rapide dans les deux mois et l’idée, c’est de savoir où en est la situation des vers de terre. On a un observatoire aussi qui a mis en place tout un protocole d’évaluation et d’observation de la biodiversité et donc des vers de terre", détaille Marie-Ange Magne.
Si l’issue de cet appel au gouvernement reste très incertaine, pour l’auteur du livre, c’est déjà une victoire dans son combat pour la sensibilisation : "Tout ce qui peut être fait pour interpeller, tirer la sonnette d’alarme et remettre sur le dessus de la pile les vers de terre, c’est génial", se réjouit l’agronome.
Le ver de terre deviendra-t-il le symbole de la défense de la biodiversité ? Réponse du gouvernement dans quelques semaines.
Un reportage de BOUDIER Jules et COUSSY Pascal