Difficile de passer à côté : 2024 sera olympique ou ne sera pas. Le sceau des Jeux de Paris va marquer cette nouvelle année jusqu'à la fin du mois d'août. Si notre territoire limousin ne se situera pas au coeur de l'événement, il sera cependant également rythmé par les JO. Athlètes, centres de préparations, flammes : faisons le point sur les liens qui unissent nos départements à Paris 2024.
Sans eux, les Jeux ne sont rien ! Il est bien sûr question des athlètes olympiques. Ce sont celles et ceux qui vont faire vibrer le public dans les stades, les dojos, les bords des routes, ou devant les écrans aux quatre coins de la France et de la planète. Parmi eux, il y aura, peut-être, quelques sportifs originaires du Limousin.
Des sportifs en quête de qualifications
Concernant les Jeux Olympiques, les mois qui arrivent vont être cruciaux, car c’est maintenant que les sportifs vont tenter de décrocher leurs qualifications pour Paris. C’est par exemple le cas de la judoka limougeaude Fanny-Estelle Posvite. Le défi est immense pour l’ancienne pensionnaire de l’AJL (qui ne s’entraîne plus dans la région) puisque, dans sa catégorie des -78kg, la concurrence est rude avec Audrey Tcheuméo et Madeleine Malonga. Mais Fanny-Estelle Posvite veut croire en une première participation à des olympiades. Les résultats du Grand Slam de Paris début février pourront jouer le rôle de juge de paix pour les qualifications olympiques, alors la Limougeaude joue sa carte à fond.
Un autre exilé d’origine haut-viennoise tentera de décrocher un billet pour les Jeux à domicile : Bastien Augusto. Le coureur de demi-fond de 24 ans, actuellement au top de sa forme, a réalisé des performances impressionnantes lors de la saison hivernale, en signant notamment l’un des meilleurs chronos européens de tous les temps sur 10 km. L’ancien membre de Km42, qui s’entraîne désormais du côté de Bourges, se tourne vers un unique but : se qualifier pour les Jeux. Reste à déterminer la distance qui pourrait lui octroyer le sésame : 1 500 m, 5 000 m, ou 10 000 m.
Parcours inverse pour Charlotte Mouchet : la demi-fondeuse n’est pas originaire de la région, ni même licenciée dans un club local, mais elle vit, travaille et s’entraîne à Brive. Elle espère obtenir une qualification sur 800 m ou 1 500 m.
En lutte, le jeune français Gagik Snjoyan, membre du CAL à Saint-Yrieix, pourrait être en lice en fonction de ses performances.
En cyclisme, parmi les membres de Creuse Oxygène, pour prendre la relève du Belge Jens Schuermans, quelques sportifs portent les espoirs du club guérétois, comme la vététiste Léna Gérault en tant que remplaçante, ou encore le Norvégien Oliver Vederso Solvhoj.
Dans les sports collectifs, l'équipe de France féminine de water-polo sera menée par sa capitaine limougeaude Aurélie Battu. Elle est, pour l'instant, la seule sportive limousine a être d'ores et déjà qualifiée pour les Jeux Olympiques.
En handball, les quatre internationaux du Limoges Handball, Angel Fernandez (Espagne), Matej Hrstic (Croatie), Tomislav Kusan (Croatie), et Jure Dolenec (Slovénie) devront passer par les tournois qualificatifs pour espérer, et qualifier leurs équipes nationales respectives, et le cas échéant, être sélectionné individuellement.
Enfin, pour certains, quoiqu'il arrive, aucune chance de médaille puisqu'ils devraient participer aux JO... en tant qu'arbitres. Quatre arbitres de Guéret seront juges pour les olympiades de tir. En haltérophilie, le limougeaud Robert Manlay a été retenu, et en lutte, l'entraîneur du Palais-sur-Vienne et arbitre international David Rey devrait passer les étapes pour être choisi aux JO.
Les espoirs paralympiques
Côté Jeux Paralympiques (28 août-8 septembre), plusieurs athlètes sont sur les rangs. En judo, l’insatiable Cyril Jonard, originaire d’Eymoutiers et membre de l’Alliance Judo Limoges, a d’ores et déjà validé sa sélection pour Paris. Âgé de 47 ans, le décuple champion du monde, tentera de remporter un nouveau titre paralympique, 20 ans après son sacre à Athènes.
Un autre habitué des grands rendez-vous devrait participer aux Jeux Paralympiques : le paracycliste Mathieu Bosredon compte parmi les meilleurs mondiaux du handbike. Pour l’instant, sa sélection n’est pas acquise.
Je suis plus prudent que confiant. Mais on prépare l’année complètement en vue des Jeux avec mon entraîneur.
Mathieu Bosredonparacycliste
Joint par téléphone, le Corrézien confirme que cette année 2024 qui commence juste, a déjà une saveur particulière : "L’enjeu s’est bien installé. Déjà, depuis Tokyo, on parlait de Paris. Pour moi, il faut que ça soit une course paralympique comme les autres. Pour ça, j’ai la chance d’avoir un préparateur mental et quelqu’un qui s’occupe de mon agenda extra-sportif. C’est beaucoup plus facile, je lui dis « j’ai tant de jours à donner pour les sollicitations extra-sportives » et c’est elle qui gère. Là, si on répondait à tout, on aurait 3 mois d’événements médiatiques…"
Avec la nouvelle année qui commence, on voit que tout est lié aux Jeux. Tu vois une pub pour de la lessive, c’est pour les Jeux… Nous, sportifs, on le voit ça.
Mathieu Bosredonparacycliste
Celui qui est arrivé 4ᵉ aux Jeux de Rio espère s’aligner sur le contre-la-montre le 4 septembre, la course en ligne le 5 septembre, puis être sélectionné pour l’épreuve par équipe.
Également en paracyclisme, Elie de Carvalho, malvoyant qui vit actuellement en Haute-Vienne, cherche à obtenir une qualification. En paratir, le creusois Valérian Lefaure vise également les Jeux 2024. Enfin, la jeune malvoyante Léane Morceau tentera de performer au printemps pour obtenir sa place dans l’équipe de France de paranatation.
Les Jeux sur le territoire limousin
Cette équipe posera d’ailleurs ses valises à l’Aquapolis. Limoges a en effet été choisi comme ville de résidence pour l’équipe de France paralympique de natation. Parmi les 12 sites limousins reconnus comme Centre de Préparation des Jeux (CPJ), un seul autre a pour l’instant été retenu par une délégation : le lac du Causse en Corrèze servira de camp de base pour l’équipe suisse d’aviron, l’une des meilleures au monde.
Mais les autres structures ne perdent pas espoir, à l’image du site de Chabrières à Guéret, où tout a été mis en œuvre pour accueillir des équipes de VTT, de cyclisme et de paracyclisme. "Nous avons quelques touches, comme bon nombre de CPJ aujourd’hui en France" (il en existe plus de 1 000 dans le pays, NDLR), explique Alain Menut, le président de Creuse Oxygène. "En tout cas, nous sommes prêts à accueillir des délégations. Beaucoup ne se sont pas encore positionnées, car les effectifs ne sont pas encore connus et les DTN de chaque discipline préfèrent attendre le dernier moment et décider des lieux de stage ou de camp de base, en fonction des moyens des différentes fédérations notamment."
CARTE - Retrouvez l'intégralité des centres de préparation aux Jeux olympiques Paris 2024 dans la région Nouvelle-Aquitaine.
Crédits : Ambition 2.24 Nouvelle-Aquitaine, Région Nouvelle-Aquitaine, CROS Nouvelle-Aquitaine
"En 2024, la Creuse aura la couleur des Jeux"
Alain Menut, qui œuvre à faire vivre les Jeux sur son territoire, rappelle que les JO 2024 ne se limiteront pas à la capitale.
2024 sera également très importante pour les territoires, car ils bénéficieront de cette forte dynamique des Jeux Olympiques.
Alain Menutprésident de Creuse Oxygène
Le président de Creuse Oxygène détaille : "Il y aura de nombreux événements comme "La Creuse fait ses Jeux" en avril et en mai. Il y aura aussi beaucoup de choses organisées avec les écoles. Sans oublier, le label Terre de Jeux qui a été donné à 23 communes creusoises. Ces JO, c’est un véritable événement national, ce n’est pas qu’à Paris. Et puis il y aura des Creusois qui seront bénévoles, d’autres qui porteront la flamme."
D’ailleurs, si la flamme olympique ne passera par aucun des départements du Limousin, la flamme paralympique, elle, fera un passage dans la région et un arrêt à Limoges le 26 août prochain.
Pour les plus jeunes, la suite de l’année scolaire sera rythmée par les JO de Paris, avec notamment deux grands rendez-vous : la Semaine Olympique du 2 au 6 avril et la Journée Olympique le 23 juin… À ce moment-là, à un petit peu plus d’un mois de la cérémonie d’ouverture, le compte à rebours final sera lancé. Il l’est déjà : J – 207 !