L'abattoir de Limoges serait aujourd'hui fragilisé selon un rapport de la Chambre régionale des Comptes de Nouvelle Aquitaine rendu public lundi 19 novembre. Une des raisons : la vente des terrains de l'établissement, de la ville de Limoges à la Communauté Urbaine.
59 pages de la Chambre Régionale des Comptes passant au crible le fonctionnement de l'abattoir de Limoges ont été divulguées ce lundi 19 novembre. Un rapport qui fait état de faiblesses de l'établissement public.
Une vente de terrains qui fragilise la santé financière de l'abattoir
Depuis le 1er janvier 2019, ce n'est plus la ville de Limoges mais la Communauté Urbaine qui gère l'abattoir. Pour exercer cette nouvelle compétence, les terrains communaux sur lesquels sont situés l'établissement public ont été vendus par la municipalité à l'abattoir puis à l'agglomération.
La vente a fait chuter de 64% la trésorerie de l'abattoir selon la Chambre Régionale des Comptes, passant de 1 851 254€ en 2017 à 657 577€ fin 2018. Une perte sèche qui réduit considérablement la marge de manoeuvre de l'abattoir pour réaliser des investissements nécessaires.
Avec quel argent réaliser les investissements à venir ?
Depuis plus de 15 ans, l'abattoir rejetterait des effluents dans le réseau d'assainissement collectif sans qu'il y ait de convention de rejet signée avec le gestionnaire du réseau. La Chambre Régionale des Comptes se demande comment la Communauté Urbaine de Limoges financera les investissements nécessaires à la mise aux normes sanitaires et environnementales ainsi qu'à la mise à niveau technique de l'outil de production et d'ajouter :
De plus, la Chambre précise que l'abattoir doit verser chaque année 70 000€ à la municipalité de Limoges car l'établissement continue à être géré via le logiciel financier de la ville.Il est impossible pour Limoges de bâtir un projet industriel.
Il y a urgence !
La juridiction administrative financière ajoute que plus les collectivités publiques en charge de l'abattoir tarderont à réagir, plus l'existence même de l'établissement sera sur la sellette. Le rapport conclut que l'abattoir devrait "soit conserver son caractère public...soit privatiser l'outil en le cédant à un opérateur du secteur viande".
Contacté par nos soins, Rémy Viroulaud, l'élu en charge de l'abattoir à la Communauté Urbaine de Limoges, dit ne pouvoir s'exprimer sur ce sujet pour raison juridique avant la tenue du conseil d'administration prévu d'ici mi-décembre.