Animaux sauvages relâchés dans un cinéma : un signe de radicalisation entre les pros et anti-bassines ?

Mardi soir, la Coordination rurale 87 a interrompu la projection d’un documentaire en lâchant des animaux sauvages dans le hall du cinéma le Lido à Limoges. Le président du syndicat agricole explique ce geste, le militant anti-bassines Julien Le Guet réagit.

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“Insupportable” c’est ainsi que le militant anti-bassines, Julien Le Guet, a qualifié l’action coup de poing menée par la Coordination rurale mardi soir. Il était présent à la projection du documentaire qui lui est consacré, “Julien, le marais et la libellule”, soirée au cours de laquelle des adhérents de la Coordination rurale 87 ont lâché plusieurs animaux sauvages dans le hall du cinéma Le Lido

Ces pauvres bestioles n’ont rien demandé. Se servir de la nature et d’animaux sauvages comme ça, c’est complètement insupportable.”

Julien Le Guet

Invité sur le plateau de France 3 Limousin mercredi midi

Patrick Gouteron, le président de la Coordination rurale 87, réfute l’accusation de maltraitance animale qui lui est adressée :

Ils n’ont pas été maltraités. Ils ont été attrapés en cage et livrés aux personnes qui veulent les protéger. S’ils les veulent, ils les gardent chez eux.

Patrick Gouteron

Le président de la Coordination rurale 87

“Les anti-bassines, on n’en veut pas"

La Coordination rurale protestait contre la création du collectif “Bassines Non Merci Limousin” au mois de novembre, à l'initiative de la projection organisée au Lido. “Les anti-bassines, on n’en veut pas, point barre. Ils rentrent chez eux et puis c’est tout. On sera toujours là contre eux, et s’ils viennent se permettre de détruire des bassines créées dans le département comme on a pu voir dans les Deux-Sèvres, on va les attendre et on va les accueillir… ”

Patrick Gouteron fait allusion aux dégradations survenues dans le département des Deux-Sèvres sur des retenues d’eau, débouchant sur la condamnation de quatre personnes le 5 janvier dernier.

“Couper des bâches de bassines au prix où ça coûte, c’est du gaspillage d’argent… Pour moi, ce ne sont même pas des anti-bassines, ce sont des casseurs, d’où le nom de terroristes.”

Patrick Gouteron

Président de la Coordination rurale 87

"Terroriste" : un mot extrêmement controversé, déjà employé en septembre dernier par le président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne Bertrand Vanteau, lui-même issu de la Coordination rurale, pour désigner les écologistes.

Pour Julien Le Guet, ciblé par ses critiques, il faut faire une distinction essentielle : “On ne s’en prend jamais aux personnes, et si aujourd’hui, on s’attaque à des biens, c’est parce qu’on considère que ces biens sont écocidaires (ndlr : qu’ils détruisent l’environnement), dans une logique de continuation de ce système agricole qu’on dénonce. On fait vraiment la part des choses et on aimerait que les services préfectoraux fassent la même distinction. Le projectionniste qui a dû vivre ça, les 200 personnes qui étaient dans la salle, c’est évidemment un autre type d’agression… ”

Tensions autour du partage de l’eau

Au cœur de ces tensions, il y a la question du partage de l’eau dans notre région, après des sécheresses estivales à répétition.

Le Limousin est peu concerné par des projets de méga-bassines, comme chez nous où on creuse dans le calcaire et où on pompe tout ça dans les nappes phréatiques, c’est plutôt une problématique de retenues collinaires. Les questions de partage de l’eau et de hiérarchisation des usages de l’eau doivent être posées. Il y en a évidemment pour l’agriculture, pour les éleveurs, mais il en faut aussi pour la biodiversité et surtout l’eau potable. 

Julien Le Guet

Militant anti-bassines

La Coordination rurale, au contraire, veut inciter les agriculteurs à se prémunir des futures sécheresses en créant des retenues hivernales : “Sans eau, on ne peut pas produire (...) Nous, on veut pousser absolument à créer des retenues d’eau collinaires pour pouvoir irriguer nos cultures, développer le maraîchage ou l’élevage et qu’on a nécessairement besoin de l’eau dans le département.”

Cet événement démontre, en tout cas, l'escalade des tensions autour de la question de l'eau et l'impossibilité du dialogue entre pro et anti-bassines.

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