Mardi 10 octobre 2023, deuxième jour du procès devant la Cour d’Assises de la Haute-Vienne d’un homme de 62 ans, poursuivi pour tentative d’assassinat en récidive. Passionné d’armes, il a tiré avec un revolver à calibre 22 long rifle sur son ex-amie qui a survécu mais reste lourdement handicapée.

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La place occupée par Marie-Hélène Michaud aurait pu être vide dans la salle d’audience. On en prend conscience ce mardi matin lorsque les photos du lieu où elle a été retrouvée ont été projetées. Car c’est vraiment par pur hasard, ce 1 juillet 2019, qu’un cycliste passe dans ce chemin de terre sans issue, à Boisseuil, dans les environs du pôle de Lanaud. C'est la fin de la matinée, cela fait près de cinq heures - d’après ce qu'en dit le médecin légiste pendant l'enquête -  qu’elle se trouve là, inanimée, la tête en sang, pieds nus, en tenue de nuit. Les secours l’hospitalisent en état d'hypothermie, avec un pronostic vital engagé.  

Le médecin qui l'a examinée décrit, ce mardi, à la Cour les traumatismes et contusions, la blessure au genou, mais surtout les examens qui révèlent la balle de 22 long rifle dans le crâne de la victime.

Dans le box, Eric Talavéra écoute attentivement les déclarations de l’enquêteur et du médecin. Il prend des notes sur un carnet déjà bien rempli et on ne l’arrête plus quand la présidente lui donne la parole. Debout, appuyé contre la vitre du box, il apparait même détendu. C’est son troisième procès d’assises, sans compter les autres. Sur 47 années de prison prononcées, il en a déjà fait plus de 30.

C'est quelqu'un qui est habitué de l'action publique, il est dans son élément, il se met en scène, donne des exemples, essaie de faire rire, il minimise absolument et totalement tout son parcours judiciaire.

Marie Golfier-Rouy, avocate de la victime

 

La question pour la Cour est de savoir ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 30 juin au 1 juillet 2019, entre le soir où la victime est rentrée de sa semaine de vacances avec toute sa famille et le lendemain matin où elle a été retrouvée. La victime étant dans l’incapacité de se souvenir, compte tenu de son lourd handicap, la Cour n’a que pour seule version celle de l’accusé.

 

Il vise la victime avec son arme et, au dernier moment, il déplace son bras pour tirer à proximité de la tête et effrayer au maximum celle qui est en face de lui.  C’est une situation qui est extrêmement dangereuse mais qui ne traduit pas une volonté de donner la mort. Même si la main et l’œil du tireur sont sûrs, on ne maîtrise pas les éléments extérieurs et notamment le déplacement inopiné de la victime.

Jean-Christophe Romand, avocat de l’accusé

Car c'est bien là, la version de l'accusé Éric Talavera : c'est parce que Marie-Hélène Michaud, alors à genoux, s'est relevée qu'elle a été touchée par le tir de 22 long rifle.

Mais cette version est-elle plausible ? D'où le long questionnement des experts en balistique cet après-midi. Une option plausible d'après eux, mais qui n'est pas la seule situation possible pour la partie civile. 

 

La thèse de Monsieur Talavéra qui est de dire qu’elle se relève quand il tire est compatible avec les constatations mais la position d’exécution où elle est à genoux et il lui tire dans la tête est compatible aussi.

Marie Golfier-Rouy, avocate de la victime

 

La nuance est d'importance : la peine encourue lorsqu'il y a intention et préméditation est la réclusion criminelle à perpétuité.

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