Bogues de châtaignes, coquilles de noix... Ces producteurs de fruits secs qui ont une bonne idée pour ne pas gaspiller

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A Coussac-Bonneval (Haute-Vienne), Thierry Chibois vient de lancer sa marque de paillage fait à partir de pelons de châtaigne issus de son exploitation. ©Antoine Jégat / Nassuf Djailani - France Télévisions

Vous avez tout essayé pour protéger vos parterres de fleurs, sans succès ? À Coussac-Bonneval (Haute-Vienne), un castanéiculteur vient de lancer sa marque de broyat de bogues pour protéger les parterres. Considérées comme des déchets, les bogues de châtaignes et les coquilles de noix sont systématiquement détruites par les producteurs... à quelques exceptions près.

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Chaque automne, elles tapissent le sol des forêts limousines par milliers. Thierry Chibois est producteur de châtaignes depuis vingt-cinq ans. Quinze hectares de vergers, jonchés de ce fruit d’automne bien protégé à l’intérieur de sa bogue. “C’est le fruit qui nous intéresse, mais à un moment donné, il reste ce déchet."

Sur une production de dix-huit à vingt tonnes de châtaignes, on arrive à avoir pas loin de cent mètres cubes de pelons. C’est énorme.

Thierry Chibois

Castanéiculteur à Coussac-Bonneval (87)

Après la récolte, la première étape consiste à séparer le fruit de la bogue grâce à une machine décortiqueuse. Thierry Chibois se retrouve alors avec une montagne de pelons : “Avant, c'est quelque chose que je faisais brûler, ou que je laissais en bord de parcelle, dans le champ ou dans les haies. C’était quelque chose qui n’était pas utilisé.”

Trois ans de recherche et développement

Pour valoriser ce déchet, il a eu une bonne idée… ou plutôt une “Bogu’idée” : en faire un répulsif naturel pour les jardins. “Quand j’étais enfant, ma grand-mère adorait les chats et les plantes. Il y en avait beaucoup à la maison, donc les chats grattaient dans les plantes. Un jour, mon grand-père a ramené des bogues de châtaignes, les a mises dans les pots de fleurs et les chats ont arrêté de gratter."  

Il lui a fallu trois ans de développement pour mettre au point le produit idéal... et investir 25 000 euros avec l'aide de la région Nouvelle-Aquitaine dans plusieurs machines, dont une tout en hauteur utilisée pour sécher les pelons : “Il faut à peu près trois nuits pour sécher les deux premiers bacs du bas. Ceux du haut, je les passe en bas, et je fais une rotation comme ça.”

La bogue est ensuite broyée. “Le but, c'est d’avoir des morceaux avec les piquants qui restent et peuvent ainsi perturber le passage des petits animaux ou des limaces et des escargots."

Il suffit d’en mettre tout autour de vos salades et vous êtes sûrs que les insectes ne viendront pas les manger.

Thierry Chibois

Et pour ceux qui s'inquiéteraient de la dangerosité de ce produit sur nos amis les bêtes, Thierry Chibois, lui-même propriétaire de plusieurs animaux domestiques, se veut rassurant : “Ca n’est qu’un répulsif, ça s’arrête là. L’animal qui vient s’y frotter s’y pique, et puis après automatiquement, il s’en va."

Uniquement disponible sur Internet, le paillage de Thierry Chibois, également conseiller municipal de Coussac-Bonneval, arbore d'ores et déjà les parterres de sa commune.

Des noix sur les pistes d'aéroport

L’autre fruit sec emblématique de la région, la noix, génère, elle aussi, quantité de déchets… tout aussi réutilisables. 

À Saint-Rabier, en Dordogne, Cédric Lachaud a transformé un poêle à pellets en poêle à coquilles de noix… pour y faire chauffer le lait de ses veaux. La coquille de noix fait effectivement un excellent combustible selon ses dires. De même qu’un très bon abrasif, utilisé pour nettoyer les feux de pistes des pistes d’aéroports comme ceux de Roissy jusqu’à la fin des années 2000.

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