C'est une résidence services pour seniors appréciée dans le centre-ville de Limoges (Haute-Vienne) depuis 20 ans. Mais son exploitant jette l'éponge, l'estimant non rentable. Un changement de modèle économique se prépare, avec comme conséquence un relogement pour les personnes âgées dépendantes et une perte d'emploi pour les auxiliaires de vie.
C'est par un courriel du 9 août dernier que les résidents et leurs familles ont été informés : la résidence service cesse son activité le 31 décembre. Les personnes âgées non autonomes sont invitées à se loger ailleurs. Une sérieuse préoccupation pour beaucoup : "C'est un problème déjà pour les personnes qui sont licenciées, ça fait presque vingt personnes, je crois, explique cette fille de résident. C'est un problème pour les résidents qui vont perdre leurs repères ici, c'est un problème pour les familles qui vont devoir, comme moi, trouver une solution, et qui vont être obligées de se tourner vers les EHPAD. Là, j'ai commencé à créer son dossier... Mais c'est court le 31 décembre. Donc, c'est un peu stressant."
Aucune expulsion
La direction de l'établissement l'assure : il n'y aura aucune expulsion. Les solutions de relogement sont à l'étude pour celles et ceux qui ne pourront pas rester locataires de leur appartement. Il s'agit donc tous les séniors dépendants dont les prestations services étaient indispensables à leur quotidien. Seule solution, si ces personnes âgées veulent conserver leur appartement : assumer le budget de prestataires qu'il leur faudra, par ailleurs, trouver.
51 logements sont actuellement occupés sur les 80 qu'offre la résidence. Pas suffisant pour les actionnaires du groupe français Pierre Val que nous avons pu joindre par téléphone. Les loyers ne couvrent plus les charges depuis 2021, d'où la décision de fermeture.
"C'était pas si mal que ça, mais on sentait bien que ça se dégradait... Déjà, les repas n'étaient pas très suivis... C'était pas trop bien de temps en temps, quoi ! Moi, j'ai pris les devants, j'ai cherché ailleurs et j'ai trouvé.
Daniel PenotRésident depuis trois ans
Cette décision impacte aussi les professionnels comme l'explique Eric Arlequin, directeur en pharmacie : "Vous avez vu toutes ces vitrines fermées ? Tous les médecins qui ne veulent plus (...) exercer en libéral ? Les cabinets ferment les uns après les autres. On oublie l'humain et nous, ça nous impacte, parce qu'on travaille avec cette résidence depuis quinze ans. Et on finira par nous aussi crever !"
Les appartements sont d'ores et déjà ouverts à la location pour tout profil de locataire, y compris étudiants.