Un chapitre est consacré à une cardiologue de Limoges. Elle revient sur la fin des transplantations cardiaques au CHU après une surmortalité de patients. Selon elle, certaines greffes n'auraient pas été réalisées à temps faute de chirurgien d'astreinte.
Nous avions déjà parlé en décembre dernier de Florence Rollé, cardiologue au CHU de Limoges.Elle se disait "placardisée et maltraitée" par sa hiérarchie. Elle est actuellement en long arrêt maladie.
Aujourd'hui, elle s'exprime dans le livre « Hôpitaux en détresse - Patients en danger »*. Un ouvrage qui va faire parler : ses auteurs sont à la une du journal l'Express ce mercredi 4 avril.
Ce livre est co-signé par le chef du service radiologie de l’hôpital européen Georges Pompidou, Philippe Halimi, et par l’ancien chef de l’unité neurovasculaire de l’hôpital universitaire Haute-Pierre à Strasbourg, Christian Marescaux.
Philippe Halimi préside l’association portant le nom du Pr Jean-Louis Mégnien, qui s’est suicidé en 2015 dans son hôpital.
Il veut ainsi venir en aide aux soignants « en souffrance ».
Le dessous des transplantations cardiaques
Dans un chapitre intitulé « Au péril de la vie des patients », Florence Rollé raconte son histoire.
Il faut reconnaître que le style est un peu décousu, mais le fond du propos est inquiétant. Elle revient longuement sur la fin des transplantations cardiaques au CHU de Limoges suite à une surmortalité dans le service.
Les accusations sont sérieuses : « Lorsqu’on n’arrive pas à se mettre d’accord sur la liste des astreintes et qu’en l’occurrence on n’a personne d’astreinte, ça n’aide pas à opérer (…).
Lorsqu’on raconte des bobards aux familles pour justifier des transplantations retardées, c’est Bibi qui prend tout sur ses épaules. »
Elle évoque le cas d’un patient, sans citer son nom, qui n’a pas pu bénéficier d’une greffe car personne n’était là pour l’opérer : « Il n’y avait pas de chirurgien pour assurer la greffe sur ce long week-end de quatre jours ».
Dossier falsifié
Elle raconte également que le dossier d’un patient transplanté et décédé a été modifié : une page qu’elle avait remplie aurait été déchirée.
Ensuite, le fameux dossier aurait été volé.
Selon elle, c’est parce qu’elle a dénoncé ces agissements à sa direction et à l’Agence Régionale de Santé qu’elle a été mise sur la touche : « On m’a même rétrogradée dans mes fonctions et ôtée de l’organigramme de service ».
Mise en cause, la direction du CHU de Limoges ne souhaite pas réagir.
Une médiation a eu lieu en janvier, dont on ignore encore le résultat.
*Hôpitaux en détresse - Patients en danger / Flammarion Document