Une famille de demandeurs d'asile avec trois enfants sans aucun hébergement : la situation est exceptionnelle à Limoges. C'est pourtant bien ce qui vient d'arriver à des Bangladais dans le quartier de Beaubreuil. Des habitants se mobilisent pour les aider, mais aucune solution pérenne n'a été trouvée.
Une couverture étendue sur la terre, une poussette, une poubelle et quelques sacs cabas jonchant le sol. Peut-être les avez-vous aperçus, ce lundi 2 septembre, au matin, sous l'un des nombreux chênes qui ornent les abords de l'école Gérard-Philipe, à Limoges. Une famille originaire du Bangladesh - deux parents accompagnés de leurs trois enfants - s'est abritée sous cet arbre pour se protéger de la pluie. Le centre qui les hébergeait jusqu'alors ne peut plus les accueillir : il y a un mois, leur demande d'asile a été rejetée.
"Cela fait quarante ans que j'habite à Limoges, mais c'est la première fois que je vois une famille avec des enfants dehors", raconte Yuksel Vesik, une riveraine. La situation de cette famille a provoqué un élan de solidarité au sein du quartier de Beaubreuil. "Nous nous sommes cotisés, entre voisins, voisines, copains, pour les loger une semaine à l'hôtel... Mais après, on ne sait pas." L'un des trois enfants n'est âgé que de deux ans. Une autre famille bangladaise habitant dans le quartier leur a ouvert sa cuisine, ce lundi, pour partager le repas de midi.
Malgré l'urgence, deux des enfants restent scolarisés
En attendant, deux fois par jour, les parents contactent le numéro réservé à l'urgence sociale, le 115. La mère murmure difficilement quelques mots en français : "S'il vous plaît, madame, c'est beaucoup difficile... Trois enfants... Pour dormir..." Toujours sans succès. Deux des enfants ont beau être scolarisés, les parents se retrouvent aujourd'hui sans aide de la part de l'État. "Maintenant, pas de lit, pas de nourriture, pas logement, rien du tout", proteste le père démuni.
En réponse à nos questions, la préfecture de Haute-Vienne a indiqué, ce mercredi 4 septembre, vouloir trouver une solution temporaire, le temps de faire le point sur le dossier de cette famille.