Au pavillon de Buxerolles entre 700 et 800 personnes sont venues écouter Jean-Luc Mélenchon et la jeune tête de liste du mouvement pour les élections européennes Manon Aubry.
Elle a 30 ans, elle vient d’entrer en politique et elle mène la campagne européenne de la France Insoumise.
Lui en a 68 dont plus de 40 en politique et il est le leader incontesté du mouvement.
A la tribune, c’est la jeune femme qui s’exprime d’abord.
Energie, verve et éloquence. Visiblement Manon Aubry est douée et elle apprend très vite. Dans son élément, elle prend plaisir à s’adresser à un auditoire très vite conquis.
Il faut dire que la thématique développée fait tout de suite mouche : la dégradation des services publics, une question qui parle à beaucoup de gens en Limousin.
Suppression de postes, fermeture de gares, d’écoles et de lits d’hôpitaux comme au CHU de Limoges : la liste est longue et douloureuse et Manon Aubry fustige le programme de la République en Marche où, dit-elle, "deux mots sont absents comme dans le vocabulaire européen : service public".
Puis c’est au tour du « guide » du mouvement insoumis de faire son entrée.
Le discours va durer deux heures. L’éloquence incontestée du tribun opère devant un public conquis d’avance mais toujours gourmand.
Il ne sera pas déçu, tout le monde en prend pour son grade. Emmanuel Macron qui « vit sur les catastrophes comme les mouches sur le miel », les journalistes dont « les capacités de compréhension ne dépassent pas 140 caractères » et les écologistes de la liste EELV qui talonnent ou dépassent la France Insoumise dans les sondages accusés de prôner une « écologie libérale » au lieu d’une « écologie planifiée ».
Après avoir rendu un vibrant hommage à la Résistance, à la Russie et aux Gilets Jaunes « une pâte dont on fait les héros », Jean-Luc Mélenchon s’attarde un long moment sur le cas de l’Allemagne, demandant que « l’on lève le tabou de la relation franco-allemande ».lever le tabou de la relation franco-allemande
Et d’expliquer que « la politique des gouvernements de droite en Allemagne est responsable de la dislocation de la politique européenne ».
« Il faut modifier les traités européens » rappelle-t-il sans surprise avant de rajouter « je n’aime pas que l’on parle de trop haut à la France ».
« Je ne suis pas là pour rassembler la gauche » conclut-il « ça ne sert à rien. Il faut rassembler le Peuple ».
Et le meeting s'achève sur une puissante Marseillaise, à peine agrémentée d’une timide esquisse d’Internationale.