Ce vendredi 20 octobre, troisième du mois, sera célébrée à Limoges, dans le quartier de la Boucherie, la célèbre Frairie des petits ventres. Gourmets, gourmands et festifs s’y pressent, littéralement, avec un seul mot d’ordre : sus à la tripe et aux abats !
La Covid avait laissé, durant deux ans, Limoges orpheline de sa Frairie. Mais depuis l’an dernier, elle est de retour, fidèle à sa date, le troisième vendredi d’octobre.
1973-2023 : cinquante ans de Frairie
Une fidélité qui célébrera cette année ses noces d’or, car si la Frairie semble sortir du fond des âges, du moins, ceux du Moyen, la fête telle qu’on la connaît ne remonte qu’à cinquante ans, quand, en 1973, l’association Renaissance du Vieux Limoges eut l’idée de renouer avec une tradition enfouie, pour sauver le quartier de la Boucherie, promis à la destruction par des velléités bâtisseuses de la municipalité d’alors.
Autrefois garde-manger carnivore de la ville, la rue de la Boucherie célébrait déjà son Saint-Patron, Saint-Aurélien, en l’an 930. Saint Aurélien dont la chapelle abrite la statue du petit Jésus au rognon.
Et au XV siècle, une fête des bouchers s’y déroulait déjà, plus vraisemblablement en septembre.
La Frairie 2023
Comme la rue de la Boucherie est toujours barrée aux trois quarts par un imposant échafaudage, la Frairie se déroulera, comme l’an dernier, dans sa rue mythique où il est conseillé d’accéder par la place du Poids Public, et dérivera, au niveau de la rue Huchette, jusque sur la place Barreyrette.
Si la manifestation est officiellement inaugurée à 18h, c’est dès le matin que s’y pressent les habitués, entre 30 et 40 000 selon les années. S’il y a généralement à manger et à boire pour tout le monde, la place, elle, est beaucoup plus rare !
À table !
Au menu de la quarantaine d’étals présents, baignant dans une odeur d’oignons frits qui embaume tout le centre-ville, tenus par des bouchers, des tripiers, des restaurateurs, mais également des commerçants de la rue : andouilles, andouillettes, animelles à la persillade (soient… les fameuses couilles de mouton, trop souvent appelées abusivement amourettes), boudins noirs aux châtaignes, rognons, tripes ou encore fraises et têtes de veau.
Selon les années, et suivant les accointances que l’on peut y avoir, les amateurs recherchent également des plats légendaires : le girot (spécialité faite historiquement à base de plasma d'agneau et cuite dans un boyau de bœuf, aujourd'hui c’est au sang de porc), les nez d’amour (des nez de cochons farcis), et encore plus rares, les petits ventres (des panses d'agneaux farcies, notamment avec des pieds de cochon !).
Pour les plus délicats, ou ceux qui voudraient le menu total, AVEC dessert, clafoutis, flognardes et gâteaux aux châtaignes sont également disponibles, arrosés, comme il se doit, de jus de pomme brut.