Une semaine après l'annonce par la maison-mère Financière Turenne Lafayette de comptes truqués depuis des années, le secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie évoque dans le journal Libération les incertitudes qui planent sur la société mais propose un plan de sauvetage.
Le gouvernement vient d'obtenir l'accord des 17 banques travaillant avec la maison mère de William Saurin, Financière Turenne Lafayette, pour abonder le fonds qui garantira le maintien de l'activité de ce groupe employant plus de 3000 personnes en France. Madrange fait partie du groupe Financière Turenne Lafayette et les salariés s'inquiètent pour leur emploi.
Selon l'AFP, lors d'une visite de l'usine William Saurin de Lagny-sur-Marne, le secrétaire d'Etat, Christophe Sirugue, a déclaré : "nous avons obtenu un accord avec les banques qui vont rejoindre la fiducie", le fonds dédié au financement du groupe.
L'Etat s'est dès le début fortement impliqué pour que cette holding qui regroupe des marques grand public (William Saurin, Madrange, Paul Predault) évite la liquiditation judiciaire. Dès vendredi 16 décembre, il avait ainsi annoncé avoir déposé 70 millions d'euros dans un fonds dédié dans le but de maintenir l'activité du groupe, mis en péril par la récente découverte de comptes truqués. Mais "puisque le pool bancaire participe, nous nous partageons le financement pour maintenir l'activité, le temps de retrouver un repreneur" a expliqué à la presse Christophe Sirugue.
Selon l'AFP, l'Etat a déjà indiqué qu'il verserait 10 à 12 millions au groupe, puis les "banques participeraient pour le reste du montant", se substituant à l'aide de l'Etat. Le montant annoncé est d'un peu plus de cinquante millions d'euros sous forme de prêt.
Cet engagement du gouvernement aurait permis de rassurer les salariés, les fournisseurs et les créanciers. La semaine dernière, les 600 employés haut-viennois du groupe Madrange ne cachaient pas leur inquiétude pour l'avenir.
Eric le Gouvello, nommé début décembre, à la tête du groupe Financière Turenne Lafayette, après le décés de sa propriétaire Monique Piffaut, a précisé à l'AFP que c'était "un comité interministériel qui avait pris la décision de soutenir le groupe et de commanditer un audit sur le groupe, avant même son arrivée". C'est cet audit qui a révélé que les comptes du groupe Financière Turenne Lafayette avaient été truqués du temps de Mme Piffaut.