Halloween en France : Limoges est la première à avoir jeté un sort, il y a 30 ans

C’est dans le quartier de la Cathédrale à Limoges, que l’histoire d’Halloween en France a commencé au début des années 90. A l’époque, cette fête est une institution aux Etats-Unis depuis plus d’un siècle, mais elle n’existe pas chez nous où la Toussaint est célébrée.

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Des monstres, des sorcières, des morts-vivants qui déambulent dans les ruelles du quartier de la Cité, en cette soirée du 31 octobre 1996 à Limoges, l’idée est née dans l’esprit de Michel Chabillan, propriétaire du bar "Le Petit Jourdan", pendant plusieurs décennies.

Il raconte dans un reportage comment la fête d’Halloween, « s’inspire de la fête celte de la Samain, où l’on se déguisait en démons, pour faire fuir les démons, et les empêcher d’entrer dans notre monde ».

À l’époque, il adore l’idée « de faire défiler des êtres démoniaques sur le parvis de la Cathédrale », d’autant que cela n’est pas très apprécié des autorités religieuses et de la municipalité. Ces célébrations païennes d’Halloween ont un caractère transgressif et sont très appréciées des jeunes étudiants, qui y voient aussi une occasion de faire la fête.

La tradition celte célébrée à Limoges

Tout a commencé quelques années plus tôt, avec une poignée de patrons de bars du quartier et l’association d’étudiants Pleine Lune. En 1994, la journée commence avec les enfants déguisés qui viennent frapper aux portes pour demander des bonbons, et elle se poursuit par une soirée musicale et déguisée dans les bars où la musique celtique est à l’honneur.

Car au pays des Lemovices (peuple gaulois ayant donné son nom à Limoges), la tradition celte l’emporte sur Halloween à l’américaine, même si leur origine est commune.

Les Celtes et les Gaulois célébraient en effet lors de la pleine lune de fin octobre, le changement d’année, le passage de l’été à l’hiver et ce jour particulier où les morts pouvaient revenir hanter les vivants.

Malgré l’influence du christianisme qui instaura la fête de la Toussaint en 837, la tradition païenne s’est perpétuée en Irlande et elle a été importée aux Etats-Unis par l’importante diaspora irlandaise au XIXème siècle.

Limoges a contribué au développement d'Halloween en France

À Limoges, Halloween n’avait donc à l’origine aucun caractère commercial, et les festivités locales ont contribué à développer ces célébrations dans toute la France à la fin des années 90 et au début des années 2000.

Car ensuite le mouvement s’est ralenti comme l’explique Damien Le Guay, philosophe, auteur du livre La face cachée d'Halloween et président du Comité national d'éthique du funéraire : « Halloween a été créée en France avec deux caractéristiques : elle a été lancée par des marchands de masques, de farces et attrapes, avec quelque chose de plutôt artificiel qui a plutôt marché au début. Et puis, contrairement aux États-Unis, la fête d’Halloween en France a beaucoup insisté sur le côté gore, sur le côté sanguinolent et ce côté-là ne correspond pas tellement à nos traditions et a donné le sentiment de quelque chose de trop exagéré ».

Et alors que plus d’un français sur deux se rend au cimetière pour la Toussaint, le philosophe ajoute : « la fête de la Toussaint et la fête des morts sont extrêmement présentes dans la pratique culturelle des Français et correspondent à un vrai besoin anthropologique alors qu’Halloween ne correspond apparemment pas à grand-chose, à part à des raisons mercantiles qui ne sont pas essentielles ».

Ce soir à Limoges, le bar "Le Petit Jourdan" va rester fidèle à sa tradition et propose une soirée Halloween : « entre arc-en-ciels pailletés et noirceur. Un hymne à la vie nocturne, aux arrière-salles cachées où il est possible de goûter de délicieuses tortures loin de la bienséance terne et policée avec le groupe Backroom Ceremony qui réussit le pari de nous faire danser sur les cendres ».

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