En cette journée nationale contre le harcèlement à l’école, une salle du lycée Marcel Pagnol de Limoges s'est transformée en scène de théâtre. Accompagnés par des comédiens, les jeunes ont improvisé des sketchs sur le thème des discriminations. De quoi provoquer la discussion.
Racisme, xénophobie, grossophobie, homophobie... Ce matin-là, toutes les discriminations sont passées en revue. En ce 7 novembre, journée nationale contre le harcèlement, le lycée Marcel Pagnol de Limoges a fait venir une compagnie de théâtre originaire de Tarbes. Le challenge des comédiens est le suivant : déconstruire les préjugés que peuvent avoir les jeunes et provoquer des discussions sur ce que chacun peut vivre au quotidien.
Aménagée pour l'occasion, la salle se transforme en une scène sur laquelle les lycéens sont invités à s'exprimer. En petits groupes, ils jouent eux-mêmes de courts sketchs sur le thème de l'exclusion. Ces derniers sont suivis par des débats. "On peut avoir des opinions qui divergent, mais l'idée est d'échanger dans le respect", insiste Mona de la compagnie du Trimaran.
Il y a beaucoup d'a priori sur la communauté LGBT. Les jeunes ont des images bien ancrées dans leur tête, on essaie de déconstruire tout ça, de semer une petite graine.
Johan AllichonComédien de la compagnie du Trimaran
Les applaudissements retentissent plusieurs fois. Lorsque les deux heures de théâtre s'achèvent, les saynètes font déjà réagir. "C'est toujours intéressant de se renseigner. On apprend plein de choses. Là, par exemple, je ne connaissais pas la non-binarité [terme utilisé en sciences sociales pour catégoriser les identités de genre qui ne sont pas exclusivement masculin ni féminin]", raconte Paolo, élève en CAP.
Il y a moins de harcèlement au lycée qu'au collège parce qu'on est plus mature. On comprend à un certain âge que ça ne sert à rien de harceler les autres parce qu'ils sont différents de nous.
SevgiEn classe de Première
Faire de la prévention par le biais d'actions culturelles comme celle-ci est un moyen pour les établissements scolaires de sensibiliser sur des questions délicates. "Pour nous, cela constitue vraiment la base et le terreau d'un travail qui va durer toute l'année scolaire. On casse les préjugés", s'enthousiasme Hélène Bouny, l'assistante sociale de l'établissement, qui porte fièrement un pin's du "30 18", le numéro d'écoute et d'information dédié aux jeunes victimes de harcèlement.
Un escape game sur le cyberharcèlement
Les lycéens de Marcel Pagnol ne sont pas les seuls que la thématique du harcèlement inspire. Durant deux années de mandat, les jeunes élus du Conseil municipal des enfants de Limoges ont imaginé et conçu un escape game interactif. Le jeu suit Alicia, une collégienne victime de cyberharcèlement et de racket à qui il faut venir en aide.
"C’est parce que les jeunes élus de cette commission ont déjà été confrontés à des soucis de cyberharcèlement qu’ils ont souhaité proposer un projet en lien avec cette thématique afin de sensibiliser leurs camarades aux dangers du numérique", indique la municipalité.
En plus d’être diffusé aux enseignants des écoles élémentaires publiques et privées de Haute-Vienne, de Corrèze et de Creuse, l'escape game est accessible au grand public sur le site internet de la Ville depuis le 7 novembre.