"Il faut changer d'état d'esprit" : un collectif milite pour un retour des baignades en rivière

Un collectif s'est créé dans l'objectif d'inciter la population à se baigner dans la Vienne. Cette rivière qui traverse Limoges n'est plus un lieu de baignade, bien que ce fût le cas, il y a cent ans. Avec le réchauffement climatique, se réapproprier des espaces naturels comme les fleuves ou les rivières suscite de plus en plus d'intérêt.

Un maire qui se baigne, ce n'est pas que dans la Seine parisienne.  Si Anne Hidalgo a marqué les esprits, elle n'est pas la seule à tenter l'expérience. Dans une base nautique, sur les bords de Vienne, à Limoges, un collectif composé d'un maire d'une commune voisine, d'universitaires et de passionnées d'aviron ne s'est pas fait prier pour prendre un bain. La température à l'extérieur atteint 30 degrés.

Une tradition

Dans la ville, la baignade dans la Vienne est une tradition plus que centenaire. Il y avait autrefois des pontons et des plongeoirs. Selon, Julien Dellier, maître de conférence à l'université de Limoges, les garçons comme les filles y apprenaient à nager : " Il y avait à la fois, le loisir, le sport qui se faisait dans la rivière. C'était ici le lieu de baignade avant la création des piscines. Au-delà d'un support de jeu, il y avait vraiment une connexion avec la rivière", raconte-t-il. 

James Linton est un universitaire arrivé du Canada, il y a dix ans. Il a été surpris par le comportement des Limougeauds : "Il y a beaucoup de monde qui se dit 'Ah non, ce n'est pas possible', parce que ce n'est pas dans l'esprit, s'étonne-t-il. La Vienne, aujourd'hui, c'est un beau spectacle, mais pour la plupart des gens, ce n'est pas un lieu pour faire la baignade. Mais, il faut juste changer d'état d'esprit, un petit peu, parce que c'est bien possible."

Se réapproprier des espaces naturels

Au Palais-sur-Vienne, la commune possède une plage, mais la baignade y est interdite, des bactéries ont été détectées.

 À Limoges, en revanche, il n’y a pas d’interdiction parce qu'il n’y a pas de plage, donc pas d’analyses. Partout, des travaux ont été entrepris pour améliorer la qualité de l’eau. Ces derniers peuvent être coûteux, mais pour Ludovic Géraudie, maire du Palais-sur-Vienne, il est temps de se mobiliser : "C'est un objectif parce qu'on est face à un changement climatique important. Dans les années qui viennent, on aura de plus en plus de canicule. Il est important que les pouvoirs publics puissent prendre tout ça en considération pour que les gens puissent se réapproprier la Vienne", explique t-il.

Les travaux actuels d’aménagement des bords de Vienne ne prévoient pas de baignade. Mais, un collectif baptisé l'appel à la Vienne imagine un nouvel avenir.