L'entreprise de construction Batidur, basée notamment à Limoges, vient d'être placée en liquidation judiciaire. Une trentaine de salariés de ce pavillonneur ont perdu leur emploi et une centaine de chantiers sont au point mort dans toute la région.
C'est un nouveau coup dur dans le monde de la construction individuelle en Limousin. L'entreprise Batidur, qui possède des agences à Limoges, Brive, Guéret et Angoulême, a été placée en liquidation judiciaire le 20 décembre, quelques mois après un autre constructeur, Euro-France.
La société était en redressement judiciaire depuis fin juillet 2023. En novembre, elle avait déjà dû se séparer d'une dizaine de salariés. Ce jeudi 11 janvier, les vingt-deux salariés restants étaient reçus par le mandataire judiciaire pour tenter de trouver des solutions de reclassement.
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La liquidation judiciaire a été prononcée le 20 décembre pour ce constructeur de maisons individuelles, installé notamment à Limoges. Une trentaine de salariés vont être licenciés. Une centaine de chantiers sont à l'arrêt.
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©Marine Guigné et Jean-Marie Arnal
Crise Covid et inflation
Thierry Hubert avait créé cette entreprise spécialisée dans la construction de maisons individuelles en 1997. Sa société réalisait un chiffre d'affaires de treize à quinze millions d'euros. Jusqu'à la crise du Covid, suivie de la flambée des prix des matériaux.
"Nos carnets de commandes étaient pleins, mais les prix des matériaux ont augmenté de 25 à 30%, il a fallu réduire nos marges comme on ne l'avait jamais fait", explique l'ancien PDG, "J'ai tout mis en œuvre pour trouver des solutions, d'abord pour mes clients, puis pour mes salariés. En trente ans, j'ai connu trois, voire quatre crises, dont celle de 2008 qui était très sévère. Sans doute qu'on n'a pas mesuré l'ampleur de celle-ci... Du fait que tout le secteur, toute la chaîne est impactée, les banques ne suivent plus, les garants diminuent vos garanties... le robinet se ferme."
Quelles garanties pour les chantiers engagés ?
L'entreprise placée en liquidation judiciaire, c'est une bonne centaine de chantiers qui sont à l'arrêt, et autant de clients dans l'incertitude.
Kevin Desseaux était responsable de l'agence d'Angoulême jusqu'en septembre dernier. Il reçoit encore des appels d'anciens clients dans l'expectative : "Sur notre secteur, 90% des chantiers sont commencés. Les clients sont laissés sans nouvelles depuis trois-quatre mois, il y a des retards monumentaux, ils se demandent où est leur argent, comment ça va se passer. Certains locataires avaient posé leur préavis, ils se retrouvent à payer un crédit pour une maison où tout reste à faire à l'intérieur..."
L'ancien directeur Thierry Hubert se veut rassurant : "Tous les clients vont bénéficier du garant, qui va prendre en charge la continuité des chantiers, assurer la construction dans les normes".
Des retards importants sont néanmoins à prévoir, de l'ordre de trois à six mois de délai supplémentaire avant la livraison.