"Je pensais qu'il allait me planter." Le récit glaçant de l'ex-épouse de l'accusé devant la cour d'assises

La première journée du procès pour tentative d'assassinat, devant la cour d'assises de la Haute-Vienne, à Limoges, a été marquée par le récit glaçant de l'ancienne épouse de l'accusé, qui raconte quatre années d'emprise psychologique et de violences conjugales.

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« Oui, je m'attendais à un drame, mais sur moi. Je pensais plus aux coups de couteau, car il adore les lames, il en avait plein à la maison. Je pensais qu'il allait me planter. En 2020, cette année-là, ça aurait dû être moi, la 47ᵉ [femme tuée par son conjoint, NDLR]. »

Les mots de l'ex-épouse de l'accusé en disent long sur le traumatisme intense qu'elle ressent encore, trois ans après les faits. Tout comme son actuel compagnon, qui s'est vu mourir ce 27 juin 2020. Un traumatisme de mort imminente qu'a décrit la psychologue durant l'audience.

Car dans cette affaire jugée depuis ce lundi 12 juin, le mis en cause est accusé d'avoir voulu tuer le nouveau compagnon de son ex-femme, mais aussi d'avoir violé l'ordonnance de protection à l'égard de cette dernière.

Quatre années d'emprise psychologique

Le témoignage glaçant de son ex-épouse détaille l'emprise psychologique progressive pendant les quatre années de sa vie conjugale. Reproches, puis insultes, puis bousculades, le récit d'une lente descente aux enfers : « J'étais de plus en plus isolée, je ne voyais que ma sœur. Il me faisait des réflexions sur ma tenue, me disait qu'une maman ne doit pas s'habiller comme ça. Mais je n'ai jamais reçu de coup de poing, plutôt des clefs de bras ou des bousculades, je ne pensais pas que je subissais des violences conjugales. On nous disait tellement que dans un couple, il y a des hauts et des bas », a raconté Camille V., lors du premier jour du procès, ce lundi 12 juin.

« J'assume mes actes »

« J'assume mes actes, j'ai compris mes erreurs, je sais la souffrance que j'ai faite, j'espère que le procès, ma condamnation va les soulager », a affirmé l'accusé, Rudy D. Il encourt la prison à perpétuité pour l'agression survenue au domicile de l'ex-femme, le 27 juin 2020.

Selon l'avocate de la défense, Anne-Sophie Turpin, l'accusé « était en grande souffrance à ce moment-là, car il n'avait pas vu ses deux enfants depuis plusieurs mois. Il n'avait aucune nouvelle d'eux et cela a généré chez lui une espèce d'incompréhension. Suite à la séparation, il avait pu voir ses enfants pendant plusieurs mois sans difficulté. »

Violences conjugales, incendie du véhicule et cambriolage du domicile de son ex-conjointe

Si Rudy D. n'avait aucune nouvelle de ses enfants, c'est parce qu'une ordonnance de protection avait été prise par le juge, lui interdisant de prendre contact avec eux, lui ôtant tout droit de visite, et même l'exercice de l'autorité parentale.

Quelques semaines avant les faits, l'accusé avait déjà été condamné pour violences conjugales, mais aussi pour l'incendie du véhicule de son ex-épouse ainsi que le cambriolage de son domicile.

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