Pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre, environ 200 personnes étaient présentes pour manifester dans les rues de Limoges. Des ateliers, notamment d'autodéfense, étaient organisés par les gendarmes de la Maison de protection des familles.
"Stop féminicides", "Manipulation, emprise = violences psychologiques", "On ne naît pas femme mais on en meurt", "Nous sommes la voix de celles qui n'en ont plus"...
À Limoges, on pouvait lire ces slogans, à l'occasion d'une manifestation ce samedi 25 novembre, pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Environ 200 personnes étaient présentes.
La manifestation était organisée par de nombreuses associations féministes, regroupées dans le Collectif 08 mars 87, telles que les Affolé-e-s de la frange, Amnesty international ou le Planning familial 87.
"Une façon de visibiliser cette lutte"
Un rassemblement nécessaire pour se faire entendre et "visibiliser cette lutte" selon une manifestante, mais aussi de contribuer à informer et à sensibiliser, indique Angel, coordinatrice de l'association Les Affolé-e-s de la frange.
Avant on se battait pour avoir le droit de parler, aujourd'hui on se bat plutôt pour avoir le droit d'être entendu.
Angelcoordinatrice de l'association les Affolé-e-s de la frange
"L'objectif est aussi d'expliquer qu'il n'y a pas que les pouvoirs publics qui peuvent agir. Individuellement, on peut mettre des choses en place, comme rejoindre une association ou un syndicat, se rapprocher du dispositif Lanterne notamment chez les commerçants, qui sert à former les personnes aux gestes de premier secours, faire des dons, adhérer au réseau d'hébergement solidaire pour loger une personne ou des animaux..."
Pour d'autres, ce rassemblement représente aussi le moyen de sensibiliser ses propres enfants. "C’est important pour moi de l'élever avec des valeurs que je partage, comme la bienveillance. Il [Mon fils, ndlr] vit dans un monde qui est fait pour les hommes, c’est important qu'il apprenne à être respectueux."
Des ateliers organisés par les gendarmes : coiffure, maquillage, autodéfense
Outre la manifestation, d'autres actions ont eu lieu ce samedi après-midi, organisées par les gendarmes de la Maison de protection des familles. Des femmes victimes de violences ont bénéficié d'une séance de coiffure, de maquillage ou de massage. Une façon de leur dire que l'on prend soin d'elles et qu'elles reprennent, à terme, confiance en elles.
"On a organisé ça pour ces femmes qui ont des parcours de vie extrêmement difficiles. On a même prévu de faire la garde de leur enfant pour leur permettre de se libérer totalement et qu’elles profitent de cette journée", précise l'adjudant-cheffe Stéphanie Tignol, en charge de la Maison de protection des familles.
"Pour des femmes comme nous qui ont été violentées, je trouve qu'un soutien par des professionnels comme ça, c’est... Il n'y a pas de mots, c’est beaucoup, c’est énorme", confie Karine, qui repartira avec une nouvelle coupe de cheveux grâce à Mireille, coiffeuse. "C'est la première fois que je fais ça et c'est avec grand plaisir. [...] On est là pour les écouter, leur redonner confiance en elles. En tant que femme, je pense que c'est important de se sentir belle, chouchoutée et de prouver qu’elles existent, elles sont là.”
Un autre atelier était également proposé à la caserne Jouan : cette fois, il s'agissait d'apprendre à se défendre par soi-même, avec une initiation à l'aïkido, un art martial japonais. Première technique proposée par la professeure, Sophie Pamart : crier et dire non.
Quand on est agressé, on est tétanisé. Mais si on crie non, la personne en face est surprise et elle relâche.
Sophie Pamartprofesseure d'aïkido
"En 45 minutes, on ne va pas pouvoir montrer des techniques qui vont rester. L'objectif est donc de prendre confiance en soi, se rendre compte qu'on a des capacités et pouvoir se défendre. Et puis on rit beaucoup, c'est un partage", explique Sophie Pamart. Rire, pour tenter d’oublier, le temps d’un après-midi, leurs blessures et leurs traumatismes.
D'autres actions avaient également lieu dans tout le Limousin.
En France, 244 000 victimes de violences conjugales ont été enregistrées en 2022, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021, selon le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
Les femmes victimes de violences ou les témoins peuvent contacter le 39 19 du lundi au samedi de 8h à 22h. Ce numéro est gratuit depuis un poste fixe. Il est invisible sur les factures. Tous les contacts utiles sont disponibles sur le site de la mairie de Limoges.