À quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le Sida, ce jeudi, France 3 Limousin revient sur cette maladie qui touche près de 200 000 Français. S'il est possible de vivre avec grâce aux traitements, les préjugés persistent et les lieux pour se faire dépister restent méconnus.
Il n'est jamais trop tard pour rappeler les bons gestes face au virus de l'immunodéficience humaine communément appelé le VIH. En France, en 2020, 4 856 personnes ont découvert leur séropositivité, ce qui représente une baisse de 22% par rapport à 2019.
Cette baisse drastique est liée aux effets de la pandémie de Covid-19 marquée par une diminution importante du recours au dépistage notamment lors du premier confinement.
L'occasion de rappeler que le syndrome de l’immunodéficience acquise (Sida) n’a pas disparu et que le dépistage du VIH est encore important.
Où se faire dépister dans le Limousin ?
"Aujourd'hui, l'offre est croissante pour se faire dépister", assure Sophie Ducroix-Roubertou, docteure au Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) de Limoges. Dans le Limousin, plusieurs acteurs permettent de réaliser un dépistage avec un accompagnement personnalisé :
- Les CeGIDD sont des centres où les dépistages du VIH, des hépatites et des IST y sont gratuits et peuvent être anonymes. Si une infection est découverte, l’anonymat peut être levé pour un meilleur suivi médical.
- Certaines associations de la région proposent de réaliser un test rapide d’orientation diagnostique (Trod) comme AIDES ou Entr'aidesida à Limoges. Le résultat de ce type de dépistage est disponible en moins de trente minutes.
- Depuis le 1er janvier 2022, il est possible de faire un test de dépistage du VIH sans ordonnance. Pris en charge à 100 % par la sécurité sociale, il se réalise sur simple demande et sans rendez-vous, dans tous les laboratoires d’analyses médicales de France.
- Il est possible de réaliser un autotest de dépistage. C'est un test rapide, avec un résultat en 30 minutes maximum. On peut se le procurer dans toutes les pharmacies entre 10 à 30 euros selon le type de test. Il faut être vigilant, car tous n'ont pas la norme "CE".
Avec notre carte interactive, trouvez ci-dessous l'endroit le plus proche de chez vous pour réaliser un dépistage :
Mais avant de se faire dépister, il faut réfléchir. "Ils sont nombreux à vouloir un check-up complet, mais parfois, ce n'est pas utile. Derrière, les analyses ont un coup énorme. L'idéal, il faut prendre des décisions avec l'aide d'une consultation médicale", pointe du doigt Sophie Ducroix-Roubertou.
La transmission du Sida : entre mythe et réalité
Certains préjugés ont encore la vie dure. Au quotidien, les personnes séropositives sont confrontées à des discriminations liées à une méconnaissance. "Il est encore difficile de dire qu’on est séropositif dans l'espace public", affirme Sophie Ducroix-Roubertou.
Aujourd'hui, elle affirme que le virus se traite bien. "Mais aux yeux de nombreuses personnes, son histoire et sa représentation font toujours peur. Il faut dépasser les clichés ! Pour le moment, c'est le néant. Les gens ne vont pas chercher les informations" déplore la docteure du CeGIDD de Limoges.
Selon une enquête du CSA pour le Centre régional d'information et de prévention du sida, 73 % des Français ignorent qu'une personne séropositive sous traitement ne peut pas transmettre le virus. Elle ne peut aussi transmettre le virus en embrassant quelqu'un et le VIH n'est pas un virus d’homosexuel(le)s et de toxicomanes par exemple.
Si vous avez besoin d'aide, appelez Sida Info Service au 0 800 840 800. Appel gratuit et anonyme.