Damien Maudet, député (LFI) de la Haute-Vienne, a écrit une lettre au Préfet du département. Dans celle-ci, il lui transmet la liste exhaustive des familles SDF à Limoges. Dans la ville, les associations ont repéré 13 enfants mineurs dormant dans la rue. L'État n'en aurait pas connaissance.
Depuis des mois, Damien Maudet et ses collaborateurs parlementaires sont régulièrement sollicités par des associations qui ont du mal à trouver des hébergements pour des familles en difficulté. Selon lui, "pas une semaine se passe sans qu'on soit confrontés à un nouveau cas. C'est très lourd à gérer pour nous, et ça n'est pas notre rôle. C'est celui de l'État".
Le vendredi 16 février, les associations s'occupant des maraudes ont comptabilisé 13 mineurs accompagnés par leurs parents, sans domicile fixe à Limoges.
C'est un déchirement quand on appelle le 115 pour signaler un enfant de cinq ans dans la rue, et qu'on nous explique que seuls les enfants en bas âge, c'est-à-dire moins de trois ans, peuvent être hébergés en priorité.
Damien MaudetDéputé (LFI) de la Haute-Vienne
La préfecture nie la réalité
Dans un article publié par France 3 Limousin le 13 février 2024, la préfecture de la Haute-Vienne a nié "avoir connaissance de mineurs dormant dans la rue à Limoges". Pourtant, ces derniers existent bien. Nos journalistes l'ont constaté à deux reprises, comme dans ce reportage tourné en janvier 2024.
Damien Maudet a donc écrit au Préfet de la Haute-Vienne pour lui donner la liste exhaustive des familles en ce moment à la rue, avec cependant des enfants scolarisés dans plusieurs écoles de la ville.
Des enfants ont le droit d'aller à l'école, mais pas celui d'être hébergés. C'est totalement hypocrite. Pour les professeurs et les familles, c'est un déchirement. Et cette situation favorise les marchands de sommeil qui louent des logements insalubres à prix d'or.
Damien MaudetDéputé (LFI) de la Haute-Vienne
Logement durable ou précaire
Pour avoir droit à un logement social durable, il est important de posséder un permis de séjour sur le territoire français.
Dans la plupart des cas, les familles qui font appel au 115 sont sans papiers et n'ont qu'une solution pour se loger : appeler le 115.
À Limoges, c'est l'association ARSL qui s'occupe de l'hébergement d'urgence. Elle possède en tout et pour tout 200 places, et envisage d'investir dans un bâtiment qui en comptera une centaine supplémentaire. Ce qui permettra aux familles de manger sur place et de leur assurer un meilleur suivi social.
Un député d'opposition démuni
Damien Maudet rappelle : "à l'Assemblée Nationale, on a réussi à faire voter 6 000 places d'hébergement supplémentaires en France. Elles ont été rayées par un 49.3. On en est donc réduits à travailler sur du très court terme avec préfectures, mairies, CCAS ou autres associations. La situation n'est pas tenable".