Le fils de Joséphine Baker fait vivre l'héritage de sa mère à Limoges

Brian Bouillon-Baker est un des 12 enfants adoptés par Joséphine Baker. Il a joué un grand rôle dans l'entrée au panthéon de sa mère en novembre dernier. Il est venu parler de sa vie dans des établissements scolaires et lors d'une conférence organisée par le musée de la résistance de Limoges.

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Devant les élèves du Collège de Ventadour à Limoges, Brian Bouillon-Baker évoque ses souvenirs de petit garçon. Avec ses 11 frères et sœurs, il vivait en Dordogne au Château des Milandes. 

"Quand on allait à l'école communale en Dordogne on était un peu remarqués ! C'était une petite ONU familiale grâce à laquelle ma mère voulait montrer qu'on peut vivre en paix toutes et tous ensemble". 

Brian, né Brahim et d’origine algérienne, a été adopté en 1957 par Jo Bouillon et Joséphine Baker. Très actif dans la préservation de la mémoire de sa mère et de ses combats, à travers notamment l’écriture d’ouvrages dont l’autobiographie « Le regard d’un fils », aux éditions Patrick Robin, et la biographie de sa mère Joséphine Baker : l'universelle, aux éditions du Rocher.

C'est un des douze enfants de la fameuse "Tribu arc-en-ciel". Douze enfants adoptés par Joséphine et provenant du Maroc, de Colombie, de Corée, du Japon, du Venezuela, de Finlande, de Côte d'Ivoire ou encore d'Algérie. A la fin de la seconde guerre mondiale, Joséphine se marie avec le compositeur et chef d'orchestre Jo Bouillon. Conséquence d'une fausse couche, elle ne peut pas avoir d'enfant. Elle se tourne alors vers l'adoption. Au gré de ses tournées internationales, elle adopte des bébés à partir de 1951. Fervente militante anti-rasciste, elle créé cette famille multi-culturelle à l'image de ses convictions. 

"J'ai eu cette idée parce que j'ai vu tellement d'incompréhension entre les êtres humains (…) et j'étais sûre qu'avec de tous petits enfants innocents, ils pourraient donner un exemple absolu de la fraternité", confiait-elle à Cinq Colonnes à la Une en 1961.

Dans la salle les collégiens sont fascinés. Les questions fusent. De quel pays venez-vous ? Comment se passait le quotidien aux Milandes ? Etes-vous toujours en contact avec vos nombreux frères et sœurs ? 

"C'était comme dans une famille normale en un peu plus bruyant et turbulent". 

"Oui on est toujours très unis et il y a maintenant une deuxième et une troisième génération. Quand on se réunit, on est vite 30, 40 ou 50". 

Dans les établissements scolaires, dans des livres ou lors de conférences Brian fait vivre et perpétue les combats de sa mère. 

Née d’un père espagnol et d’une mère afro-indienne, Joséphine est confrontée dès son plus jeune âge au racisme et à la ségrégation dans son pays d'origine. Racisme et xénophobie qu'elle combattra toute sa vie. Dès 1938, elle se rapproche de la LICA (ancien nom de la LICRA) la ligue internationale contre le racisme. Elle participe en 1963 à la marche pour les droits civiques de Washington à l'invitation de Martin Luther King. Revêtue pour l'occasion de son uniforme de l'armée française et de ses médailles, c'est la seule femme noire à prendre la parole à la tribune. Aux Milandes, elle tente de créer un Collège de la fraternité universelle. Sa famille multicolore sert de laboratoire. Elle y engloutit une partie de son temps et de sa fortune. Allant même jusqu'à solliciter Fidel Castro pour participer au financement. Un collège qui ne verra finalement jamais le jour.  

"Il est important de communiquer les engagements de ma mère. On en a besoin aujourd'hui plus que jamais. C'est une valeur d'exemple. Elle était engagée pour la fraternité universelle, contre le racisme et ses variantes : le communautarisme et l'intégrisme. C'est important de le rappeler à notre époque qui manque peut-être un peu d’idéaux" confie-t-il. 

"Pour moi c'est une formidable entrée en matière. Dans les programmes nous travaillons sur la valeur de l'engagement, les valeurs de la république, Liberté Egalité Fraternité", des valeurs qui sont parfaitement incarnées par Joséphine Baker. "Ca va aussi me permettre d'évoquer l'évolution des droits des femmes à travers tout le 20e siècle" explique Catherine Lyard, professeur d'histoire au Collège Ventadour. 

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