À l'annonce de la tenue de nouvelles élections législatives, le 30 juin et 7 juillet 2024, les imprimeurs doivent se réorganiser rapidement pour répondre aux demandes anticipées et respecter les échéances électorales. Nous avons interrogé des imprimeurs à Limoges sur la situation.
Eux aussi, ont été pris de court. Les imprimeurs s'activent de nouveau alors que les élections européennes viennent à peine de se terminer. Ils doivent s'adapter à "l'urgence démocratique" comme ils l'appellent et composer avec un effectif réduit à l'approche des vacances d'été.
Timing serré
Dès le dimanche 9 juin, certaines imprimeries ont reçu des coups de fil de candidats demandant à réserver une place pour imprimer leur programme électoral. "Ça va être très tendu, reconnaît Raphaël Gabouty, dirigeant de GDS Imprimeurs, à Limoges. C'est vrai, aujourd'hui, on en imprime dans tous les sens. On va encore avoir des demandes d'ici à la fin de semaine. Contenu de l'urgence, il faut qu'on soit prêt pour mardi ou mercredi prochain pour l'envoyer à notre prestataire."
Il faut qu'on ait le temps d'imprimer, puis de livrer la semaine prochaine.
Raphaël GaboutyDirigeant de GDS Imprimeurs
Les délais d'impressions se jouent sur quelques jours. Les candidats issus de gros partis peuvent compter sur de plus grandes imprimeries où toutes les impressions des candidats sont centralisées.
Pour les autres,"Il faut s'y prendre rapidement. Pour ceux qui se déclarent vendredi, ça risque d'être compliqué parce que derrière, il faut qu'on ait le temps d'imprimer, puis de livrer la semaine prochaine. Cette semaine va être décisive", avoue Raphaël Gabouty. Pour sa part, l'imprimeur n'aura pas de problème de pénuries de papiers. "Nous sommes une petite structure, nous n'avons que quelques candidatures."
Problème de papiers
En plus des feuilles qui serviront pour les professions de foi des députés en campagne, les imprimeries doivent aussi se charger du matériel destiné aux bureaux de votes. Pour certaines, c'est donc la bataille du papier qui se mène en ce moment même. "On est très sollicité, donc il faut trouver la matière première, trouver du papier et ça s'arrache. Il faut réserver des palettes. Ça se joue à l'heure, à l'heure. Et les papetiers en profitent pour augmenter leur prix", explique Grégory Roux, directeur général de Rivet Presse Édition, à Limoges.
Il faut trouver la matière première, trouver du papier et ça s'arrache. Il faut réserver des palettes. Ça se joue à l'heure, à l'heure.
Grégory RouxDirecteur général de Rivet Presse Édition à Limoges.
Toutefois, les imprimeurs, que nous avons interrogés, sont habitués aux échéances rapprochées que requièrent les élections. L'anticipation se fait alors au niveau du matériel et des réserves, plusieurs mois à l’avance. Mais, cette fois-ci, avec ce coup de théâtre politique, ils sont pris au dépourvu : "Si on avait su, on se serait mieux organisé, on aurait changé certaines impressions de machines. On aurait prévu plus de disponibilité de machines", regrette Grégory Roux.
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Les imprimeurs interrogés espèrent que tout le matériel sera prêt à temps.
