Née en 1973, la frairie des petits ventres célèbre sa 50e édition cette année après deux éditions qui n'ont pas pu avoir lieu avec le covid. Cet événement populaire est le grand rendez-vous des Limougeauds, chaque troisième vendredi du mois d'octobre. Retour sur son histoire.
Elle est née en 1973, mais elle célèbre, ce vendredi 18 octobre, sa 50ᵉ édition (car la Frairie des petits ventres n'a pas pu avoir lieu en 2020 et 2021 en raison des restrictions sanitaires liées au covid-19).
Ce vendredi, le quartier de la Boucherie, comme chaque année ou presque donc, est en fête à Limoges.
Comment est née cette tradition ?
Cette fête traditionnelle a vu le jour pour éviter le projet de nouveau quartier, rue de la Boucherie, voulu par le maire de l’époque, Louis Longequeue. Ce dernier voulait lutter contre les taudis et, à cette période, les bâtiments et logements de cette rue historique étaient vétustes, les colombages invisibles.
L'association Renaissance du Vieux Limoges voit alors le jour et œuvre pour mettre fin à ce projet municipal. Parmi ses idées, il y a celle de faire un événement festif mettant à l'honneur la tradition bouchère de cette rue emblématique. Le 19 octobre 1973, la première frairie des petits ventres a lieu. Face à la foule présente et au succès de l'édition, le maire donne gain de cause à l'association.
Pourquoi cette date ?
Désormais, tous les ans, chaque troisième vendredi du mois d'octobre, on fête la frairie des Petits ventres à Limoges.
Elle démarre par une procession : avant 1940, elle avait lieu le 15 septembre de chaque année. C’est à cette période que les bouchers reprenaient leur activité après les fortes chaleurs de l’été.
Longtemps coorganisée par l’association "Renaissance du vieux Limoges", elle est reprise par la mairie en 2005 qui passe le flambeau à l’association de la confrérie Notre Dame de Pitié. C'est toujours cette dernière association qui gère aujourd’hui l’évènement.
Couilles de mouton, boudins et andouillettes...
Les spécialités 100% limousines sont mises à l'honneur. Tous les produits tripiers et abats comme les amourettes ou animelles de mouton, le boudin aux châtaignes, la tête et la fraise de veau, la langue de mouton, le pâté de pommes de terre.
Le fameux Giraud se trouve toujours en petites quantités. Il n'est plus réalisé avec du plasma de veau, mais avec du sang de bœuf. Et quand on demande à la présidente de l'association de la confrérie Notre Dame de Pitié, Bernadette Cibot-Mausset, quelle est la spécialité la plus demandée, pas de doute : les amourettes !
Pour celles et ceux qui ne sont pas fans de ces spécialités, il y a aussi le galétou ou encore le clafoutis, la flognarde et le jus de pommes.
Pour cette 50ᵉ édition, pas de grands changements par rapport aux années précédentes. La frairie se déroule dès le matin, à partir de 9 h 30 jusqu'à minuit. À 18 heures, le maire et le préfet inaugurent l'événement. En parallèle, l'école du barbichet (groupe d'art et de traditions populaires du Limousin) ouvre la procession.
Implication des commerçants de la rue
Toutes les boutiques de la rue de la Boucherie ont leur stand à la Frairie. Durant cette journée, même les commerçants qui ne sont pas des commerces de bouches vendent des tripes et des abats. Ils sont 37 à 38 commerçants à participer à cette édition 2024.
Pour eux, cette journée n'est pas forcément intéressante pour leur chiffre d'affaires, mais une façon de participer à la vie du quartier. Stéphanie Kuk, patronne des Petits ventres, restaurant dont le nom est hérité de la frairie, se prépare depuis mardi. Si le chiffre d’affaires n'atteint pas "une grosse journée d'été", elle évoque une fête "conviviale et sympa."
Présents également les bouchers emblématiques : François Brun, Burgalières et Ô Limousi.
En parallèle, après la soirée, de nombreux autres quartiers de la ville s'animent comme la rue Charles-Michels ou encore la rue Haute Cité.
Un "After-Frairie" est même organisé par les Quilles de Saint-Martial.
Une fête toujours traditionnelle ?
La frairie est devenue une institution à Limoges. une tradition qui évolue avec le temps. Si elle démarrait initialement à 18 heures, elle commence aujourd'hui à 9 h 30 jusqu'à minuit.
Un événement sur la journée afin de répartir les différents publics sur plusieurs créneaux. "La population plus âgée vient faire ses courses le matin. La clientèle professionnelle déjeune à midi. Le soir, c'est festif et plus jeune, observe Jean-Baptiste Andrieux, vice-président de l’association de la confrérie Notre Dame de Pitié. C’est de plus en plus jeune."
Parmi les milliers de visiteurs chaque année, on trouve désormais des étrangers." Le succès se répand. Des gens viennent de Paris, de Bordeaux et de Lyon. Ils viennent exprès pour les frairies", réagit Michel Toulet, président de Renaissance du Vieux Limoges. Ce dernier ajoute même que la presse étrangère (hollandaise, allemande et américaine) a déjà parlé de cette fête limougeaude. "Des gens ne rateraient ça pour rien au monde. Les créateurs ne se l’imaginaient pas", poursuit-il.
Ces évolutions ne doivent pas devenir des transformations. L'association organisatrice y veille et tente de préserver l’âme de la fête. "Une année, il y a des gens qui voulaient mettre des merguez ou des cannelés", regrette Bernadette.
Où se garer ?
Pour l'occasion, un dispositif spécial est mis en place par la mairie. Le stationnement est interdit dès le matin dans certaines rues. Idem pour la circulation supprimée dans certaines zones et modifiée dans d'autres.
Tous les détails sur le site de la ville dans ce lien.