À l’occasion de ce week-end dédié au patrimoine, les boiseries Art déco de la gare des Bénédictins ont été officiellement inaugurées, vendredi 20 septembre. Leur restauration a été portée par le musée HistoRail. Retour en images sur cette histoire unique du patrimoine de la SNCF.
“Je ne pensais pas être si ému, j’ai eu une petite larme à l’œil”, plaisante Jacques Ragon, président du musée HistoRail de Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne) face aux boiseries Art déco qui ont retrouvé leur place en gare des Bénédictins à Limoges en juin et qui ont été inaugurées, vendredi 20 septembre.
“C’est une très belle journée”, poursuit Jacques Ragon qui se souvient que “lorsque j’ai hérité du bébé en 1988, je ne savais pas ce que j’allais en faire".
Ce qui est particulier avec les boiseries de la gare de Limoges, c’est surtout leur histoire unique.
Florence Brachet-ChampsaurDirectrice culture, patrimoine et politique mémorielle à la SNCF.
Après plusieurs tentatives vaines, la restauration des boiseries débute en 2019. La SNCF sait que ce patrimoine est remarquable. Florence Brachet-Champsaur, directrice patrimoine, culture et patrimoine mémorielle du groupe SNCF, se souvient avoir découvert ses boiseries sous une bâche. “Ce qui est particulier avec les boiseries de la gare de Limoges, c’est surtout leur histoire, unique”, indique-t-elle.
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Les boiseries, conçues en 1929, ont été démontées en 1978. La plupart ont été démolies. Une seule a survécu, sauvegardée par des cheminots, et conservée à l'abri des regards pendant des années. Pourtant, trois ans plus tôt, la gare des Bénédictins de Limoges était classée monument historique par l’État.
Les boiseries resteront des années à la gare de Saint-Léonard-de-Noblat, puis au musée HistoRail, jusqu’au projet de restauration. "C’est la première fois aujourd’hui que je les vois debout. Elles sont magnifiques”, s’exclame Florence Brachet-Champsaur.
“Lorsque j’ai vu ces magnifiques boiseries dans une grange, sous ces bâches, je me suis dit, mais quel dommage", se souvient-elle.
Intégrée au sein des grands meubles en iroko et de style Art déco, cette boiserie était à l'origine installée sous le dôme de la gare des Bénédictins. Elle est ornée de carreaux en porcelaine de Limoges, créés par le céramiste Camille Tharaud, et d’une carte touristique peinte dans l’atelier du vitrail de Francis Chigot. Ce dernier a réalisé les 750 vitraux Art déco de la gare.
Ce patrimoine, véritable vitrine du savoir-faire limousin, tient une place particulière dans le cœur des Limougeauds. “Les anciens l’ont connu, il y a aussi ceux qui l’ont peu connu, mais qui ont des souvenirs d’enfance, et tous les voyageurs qui viennent, qui sont passionnés et qui sont ravis de voir ces boiseries de retour”, explique Jacques Ragon.
Et pour preuve : quelque 200 donateurs privés, entreprises, collectivités et associations ont participé à la collecte lancée par l’association pour leur restauration. Le budget était élevé : 93 000 euros au total. La DRAC a garanti 40% des fonds. Le financement participatif, presque bouclé, est toujours en ligne.
“On a de la chance puisque l’architecte de la SNCF a refait une façade type art déco pour le buffet de la gare et le relais. Il y a d’autres projets pour que la gare retrouve son univers bois”, soumet Jacques.
Affaire à suivre, donc.