Le théâtre a accueilli ce mardi 25 mai 2021 son premier spectacle depuis le mois d'octobre : "Les Sorcières de Salem", d'Arthur Miller, interprété par les élèves de l'Académie de l'Union. La pièce est présentée gratuitement au public cette semaine, sur réservation.
C'est une reprise qui a fait du bien à tout le monde !
La dernière à avoir foulé les planches du Théâtre de l'Union était Romane Bohringer, mise en scène par Pierre Pradinas dans "L'Occupation" en octobre 2020, avant le deuxième confinement.
Ce mardi 25 mai, le théâtre a de nouveau ouvert ses portes à un public particulièrement impatient de renouer avec le spectacle vivant.
En raison des mesures sanitaires, la jauge est réduite a 35% des capacités d'accueil, mais les 130 heureux élus en ont pleinement profité.
Pour le directeur du théâtre par intérim, Christophe Floderer, cette reprise est une véritable renaissance : "On a enfin le trac de se retrouver entre personnes vivantes, sans écran entre nous, sans distances, pour vivre ces moments si fragiles et intenses qu'on appelle les représentations théâtrales !"
Une allégorie du Maccarthysme
Sur scène : les 14 comédiens de la 10e promotion de l'Académie théâtrale de l'Union. Ils interprètent "Les Sorcières de Salem" d'Arthur Miller.
La pièce raconte le procès en sorcellerie de plusieurs femmes en 1692 à Salem, dans le Massachusetts. Miller y décrit l'événement comme une allégorie du maccarthysme.
Un texte exigeant qui, selon le metteur en scène Paul Golub, convient parfaitement à cette promotion de futurs comédiens : "J'ai toujours aimé cette pièce. C'est une pièce très puissante sur comment le collectif agit sur l'individu. Ce sont des questions de pouvoir, de responsabilités qui m'ont toujours interrogées. Avec cette promotion d'élèves, il y a comme une adéquation, c'est une promotion très engagée."
Plusieurs représentations sont programmées jusqu'à vendredi 28 mai, avancées à 15h en 17h afin de permettre aux spectateurs de respecter le couvre-feu.
Toujours mobilisés
La reprise de l'activité culturelle n'a toutefois pas entamé la mobilisation du collectif des intermittents et précaires qui occupe le théâtre depuis le 11 mars.
Banderolles et revue de presse de leur combat ornent la façade, afin de sensibiliser le spectateur. Une bande dessinée sur la réforme de l'assurance chomage, réalisée par le collectif, est également distribuée au début de chaque représentation.
"Nous continuons à tenir deux réunions par semaine au théâtre, afin de décider de nos actions à venir.", explique Elise Hôte, comédienne et porte-parole du collectif, "Car la reprise des spectacles ne fait pas tout. D'une part, elle n'est pas effective pour tout le monde : les musiciens, les concerts debout... Et notre combat concerne aussi la réforme de l'assurance chômage qui va toucher beaucoup de précaires et intermittents, qui ont déjà subi de plein fouet la crise sanitaire".
Le collectif continue de mener des actions variées, comme la distribution de paniers repas solidaires samedi dernier place de la République à Limoges. Il fera certainement entendre sa voix lors de la présentation de la prochaine saison du théâtre de l'Union, mi-juin.