Limoges célébrait la mémoire des anciens combattants lors du 74e anniversaire de la libération de Limoges, mardi 21 août 2018. L'occasion de donner la parole à ceux qui ont vécu cet événement historique de l'intérieur.
Le 21 août 1944, les maquisards, dirigés par le colonel Georges Guingouin, décident d'investir la ville de Limoges. Mais c'est la tactique du "Préfet du maquis" qui va totalement changer le cours des choses.
Pour ne pas rééditer la tragédie de Tulle, où une tentative de libération avait mené à la pendaison de 99 hommes, Georges Guigouin décide d'encercler Limoges. A la tête d'une armée de 8000 hommes, le natif de Magnac-Laval obtient la reddition allemande, signée le 21 août 1944, boulevard de Fleurus.
"Georges Guingouin obtient la reddition sans conditions mais surtout l'arrêt de la prévision d'un bombardement allié sur la ville et des combats de rue où les civils sont les plus atteints", explique Jean-Jacques Spel, président de l'association des amis du musée de la Résistance de Limoges.
Scène de liesse dans la ville
Une reddition sans violence où tous les soldats allemands ont rendu les armes. Les maquisards décident alors de rentrer dans la ville.
Lucien Sage avait 12 ans à l'époque et se souvient parfaitement de la folie qui régnait dans la ville à l'annonce de la libération. "Tout le monde sortait de son domicile. La foule se précipitait vers le Pont neuf parce que les maquisards arrivaient par là", raconte-t-il.
Une reddition pas comme les autres
Mais ce que l'histoire ne dit pas forcément, c'est que la plupart des soldats allemands avaient déserté le centre-ville. Le général de brigade Walter Gleiniger et son chef d'état-major Von Liebich auraient même été emmenés par les SS.
"Le général Gleiniger nous dit qu'il «accepte nos conditions mais il faut que vous me laissiez partir pour donner quelques ordres». Le capitaine Stoll revient et nous dit alors que le général a été enlevé par les SS", racontait en 1997, Jean d'Albis, négociateur de l'acte de reddition. Le général Geiniger ne donnera plus signe de vie ensuite.
Limoges sera libérée sans effusion de sang, deux mois après Tulle et Guéret. Georges Guigouin vivra lui des années difficiles par la suite avant d'être réhabilité par le parti communiste en 1998 seulement.