Assises de la Haute-Vienne : 14, 11 et 6 ans de réclusion criminelle à l'encontre des frères Boufodda

Le verdict de la Cour d'Assises est tombé à 22h, après 8h de délibéré. Ls trois frères Boufodda ont été condamnés pour les violences volontaires ayant entrainé la mort de Medhi Fakir le 13 novembre 2017 et gravement blessé son ami. 

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Abdallah Boufodda, qui avait aussitôt reconnu être l'auteur des trois coups de couteau portés à Medhi Fakir, dont un mortel, a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle, soit au-delà de la peine requise par l'Avocat général, Claude Derens. Farid Bouffoda, pour lequel il n'était pas contesté qu'il n'avait pas porté de coups, a été condamné à une peine de 11 années de réclusion. L'Avocat général avait requis contre lui une peine de 12 années. Son avocat avait plaidé un acquittement estimant que le doute devait profiter à son client. Quant à Samir Bouffoda, remis en liberté il y a huit mois, il retourne en prison puisqu'une peine de 6 ans a été prononcée contre lui par la Cour d'Assises.

Pour les parties civiles, la justice est passée.

C'est toujours insatisfaisant bien sûr pour toute une famille dans la douleur, mais quatre ans après le drame, les parents, proches et amis de Medhi Fakir voient les auteurs des coups qui lui ont été portés, et qui ont causé sa mort, aujourd'hui condamnés, à l'issue d'un procès aux rebondissements permanents

Gisèle Claude-Lachenaud, Avocate de la famille de Medhi Fakir

 

L'ami de Medhi, Onur M., qui a survécu à la grave agression du 13 novembre 2017, se dit soulagé.

Onur et ses parents sont soulagés par cette décision. Elle reconnait Onur dans son statut de victime, c'est important pour lui permettre d'avancer désormais dans sa vie d'adulte

Nathalie Préguimbeau, Avocate de Onur M., partie civile

Des réquisitions plus tôt dans la matinée

Les trois frères sont poursuivis pour avoir asséné des coups mortels à Mehdi Fakir, en novembre 2017, dans le quartier du Val de l'Aurence à Limoges. Il avaient également gravement blessé son ami, Onur, présent pendant tout le procès aux côtés de la famille de Mehdi Fakir. Ils comparaissait pour violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner, avec préméditation et en réunion.

Après plusieurs péripéties liées à des demandes de renvoi - refusées - le procès avait pris du retard et se prolongeait donc ce samedi aux Assises de la Haute-Vienne.

 

Après les plaidoiries des parties civiles vendredi soir, l'Avocat général, Claude Denens, soutenait ses réquisitions ce samedi 19 juin. Son réquisitoire tombait en milieu de matinée : 12 ans de réclusion criminelle pour Abdallah et Farid Boufodda avec une peine de sûreté des deux tiers, et 10 ans pour Samir Boufodda.

Dans son réquisitoire, l'Avocat général a insisté sur la violence des coups portés à Mehdi Fakir et à son ami Onur M., ainsi que sur deux circonstances aggravantes : la préméditation et l'agression en réunion.

La préméditation, c'est également ce qu'ont plaidé les parties civiles vendredi soir : "Pour la partie civile que je suis, la lecture de la géolocalisation et des appels télephoniques, mais aussi l'audition de certaines des personnes qui ont été contactées, laisse sans aucune ambiguité la certitude qu'il y avait une concertation, un appel à des renforts, un point de rencontre et une action concertée", affirme Nathalie Préguimbeau, avocate de l'ami de Mehdi Fakir, qui était au volant du véhicule lors de l'aggression.

Le contexte des cités 

Les plaidoiries des avocats des trois frères Boufodda se sont déroulées en l'absence de la famille de Mehdi Fakir, qui a quitté la salle.

L'avocat de Farid Bouffoda a requis un acquittement parce qu'à ses yeux, dans le dossier, aucune preuve n'est rapportée de son implication, ni par sa participation aux coups - ce que ne conteste pas l'accusation- ni dans l'organisation de cette agression en réunion. Ce dernier point est, en revanche, contesté par l'Avocat général.

L'avocate d'Abdoullah Boufodda a, pour sa part, insisté sur le contexte de la cité du Val de l'Aurence, "cette espère de virilité pour savoir qui va faire pipi le plus loin, qui pousse une bande de jeunes de 18-25 ans à être en tension permanente. Et ces Boufodda, plus âgés, qui sont passés à autre chose, deviennent la cible de cette bande de jeunes dans cette ambiance délétère".

 

 

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