Alors que deux personnes ont perdu la vie sur la friche de la clinique du Colombier à Limoges, une procédure en justice bloque la reprise du site et empêche la réhabilitation du bâtiment. Pour combien de temps encore ?
Elles sont loin les heures de gloire de la Clinique du Colombier, inaugurée en grande pompe en 1974.
Une friche dangereuse
Aujourd'hui le bâtiment est devenu une verrue, à deux pas du centre ville de Limoges, en face de la faculté des sciences. Un bâtiment abandonné, qui tombe en ruine, une friche dangereuse.
Deux personnes y ont perdu la vie.
Le 7 mars dernier, le corps d'une femme de 35 ans a été découvert sur le site.
Le 28 août 2021, six mois auparavant, un jeune homme d'une vingtaine d'années est décédé des suites d'une chute.
Accident, suicide, homicide, on ne connaît pas les circonstances de leur mort. Ce qui est sûr c'est que l'immeuble dévasté est devenu un spot réputé pour les amateurs de sensation forte.
Assez régulièrement, il y a des personnes sur le toit, systématiquement, on appelle la police qui passe
Damien Sauveron, le doyen de la Faculté des sciences et techniques
Facile d'accès
L'immeuble est aujourd'hui dévasté, les portes sont détruites, les fenêtres arrachées, les faux plafonds menacent de s'écrouler.
Le site s'étend sur près de deux hectares. Il est fermé par une palissade avec des barbelés, peu efficace, constate une voisine "la porte d'entrée rue Albert Thomas, c'est une catastrophe parce que tout le monde passe."
On peut l'entendre dans le reportage qui suit dans lequel interviennent également Damien Sauveron, le doyen de la faculté de médecine et par visioconférence, Raphaël Coffin, photographe amateur.
Le reportage est signé Sébastien Laporte, Nicolas Chigot, Matthieu Dégremont et Chantal Cogne :
Procédure en justice
La clinique Chénieux en est la propriétaire. Elle a décidé de quitter la clinique du Colombier en 2014. Et de la vendre.
Mais la Ville de Limoges, qui refuse aujourd'hui de s'exprimer sur le sujet, fait jouer indirectement son droit de préemption. Le dossier est entre les mains de la cour administrative d'appel de Bordeaux, qui vient de clôturer son instruction.
Une société, LP Promotion, confirme sa candidature pour transformer le bâtiment dès que la procédure en justice aura trouvé une issue, sans dévoiler le détail de son projet.
Certains étudiants du campus voisin y verraient bien des logements pour leur université. Parmi les projets envisagés, on trouve aussi un supermarché, ou une fosse de plongée pour les pompiers.
Après 8 ans d'abandon, l'avenir du site reste toujours incertain.