B Cell Design basée à Limoges a été placée en redressement judiciaire, mercredi 22 septembre 2021. La société de biotechnologie manque de financement pour terminer ses recherches et craint pour son avenir.
La société de biotechnologie, B Cell Design, basée à Limoges (Haute-Vienne) est placée en redressement judiciaire ce mercredi 22 septembre 2021 par le tribunal de commerce. Le redressement judiciaire doit permettre, selon la loi du 25 janvier 1985, la sauvegarde de l’entreprise, le maintien de son activité et de l’emploi, durant un temps.
Une bonne nouvelle pour le directeur général de B Cell Design, Gaël Champier qui a, lui-même, souhaité la protection du tribunal de commerce. La société est, depuis le mois d’août 2021, confronté à un problème de financement qui empêche de passer à la prochaine étape des recherches dans le domaine de l’immunothérapie concernant le cancer colorectal, le sida et le covid. Un conflit sur la stratégie de financement à adopter oppose les actionnaires.
"Dès le mois d’août, quand on a vu qu’on n’arrivait pas à réussir notre opération de refinancement et qu’il manquait finalement peu : sur un besoin de 500 000 euros il nous manquait 140 000 euros, ça bloquait au niveau des actionnaires. Donc on a demandé une protection pour avancer sur le sujet. (…) aujourd’hui on amplifie la protection par cette mesure de redressement judiciaire."
Un redressement judiciaire qui va permettre notamment aux huit salariés de l’entreprise de recevoir leurs salaires gelés depuis deux mois.
Reportage : B Cell Design en danger
15 ans de recherches menacées
Une situation critique pour B Cell Design, une société qui est depuis 15 ans à la pointe des recherches dans le domaine de l’immunothérapie concernant le cancer colorectal, le sida et le covid. En juin 2020, elle s’est démarquée pour son travail sur des tests sérologiques capables de dire si une personne a été exposée au coronavirus, mais qui, en plus, seraient capables de déterminer si les anticorps développés sont protecteurs de la maladie. Des recherches que la direction générale de l’armement (DGA) a décidé de financer : contrat de 280 000 euros à l’époque en réponse à un appel à projet. Ces travaux pourrait faciliter la mise au point d'un traitement thérapeutique contre le covid-19 notamment.
Or, pour le directeur de la société, il est à craindre pour l’avenir des recherches menées depuis des années, si aucune solution de financement n’est trouvée.
A partir du moment où on est à la barre du tribunal de commerce, le risque et qu’on ne finalise pas cette opération de financement, qu’on aille à la cession et que la cession soit ouverte à la concurrence et que des acteurs extérieurs viennent se mobiliser, ce qui serait dramatique pour les salariés et tout le travail qu’ils ont réalisé avec l’ensemble de l’équipe, et les partenaires depuis plusieurs années.
Mais Gaël Champier tente malgré tout, de garder espoir : "On travaille à la continuation auprès du fond d'investissement avec qui on discutait déjà pour le financement de la seconde étape. On va essayer de remobiliser une dernière fois nos actionnaires et les autres acteurs et on a le soutien confirmé de la région Nouvelle-Aquitaine voire d’autres acteurs types BPI qui pourraient intervenir dans un éventuel plan de cession si on n’arrivait pas à trouver de solutions annexes."
Le compte-rendu de l’audience sera révélé d’ici la fin de la semaine. De son côté, l'entreprise sera placée sous observation du tribunal de commerce pendant un mois dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire.