Les étudiants ont partiellement retrouvé les amphithéâtres depuis quelques semaines. Mais leur quotidien reste très difficile. Rencontre avec trois d'entre-eux en Haute-Vienne.

Dans sa petite chambre du CROUS de Limoges, loin de son Liban natal, Ali Gandhou planche sur ses cours. Cet étudiant en deuxième année de médecine ne ménage pas ses efforts pour réussir, même s’il a le cœur lourd. Depuis plus d’un an il n’est pas retourné dans son pays

Je suis entouré par des amis que j’aime, mais personne n’est comme la famille

Ali Ghandour, édudiant libanais en 2e année de médecine

Financièrement aussi, la situation est compliquée. Sa famille l’aide, mais avec l’effondrement économique du Liban, ses ressources ont diminué. Aujourd’hui pour joindre les deux bouts, il a recours à une aide alimentaire et aux repas à 1€ proposés par le restaurant universitaire : « Je suis obligé de limiter mes dépenses pour les trucs essentiels (…) il n’y a plus de marge pour se détendre et sortir».

Détresse psychologique

Précarité financière pour les uns, détresse psychologique pour les autres. C’est le cas de cette étudiante qui se destine à la chirurgie. En fin d’année dernière, avec le confinement et la solitude, elle a failli abandonner ses études.

Maintenant je suis suivie par un psychiatre et je suis sous antidépresseurs et anxiolytiques.

Caroline Laurin, édudiante 2e année de médecine

Aujourd'hui, c’est surtout le fait d'avoir retrouvé ses camarades qui lui donne le sourire et le courage de continuer.

Un cas loin d’être isolé. Au Service Santé Universitaire (SSU) de Limoges, le nombre de rendez-vous a doublé depuis le début de la crise. « Un certain nombre d’étudiants qui avaient l’habitude de travailler à la bibliothèque ou à la salle d’études de la résidence se sont retrouvés contraints de travailler dans leur lieu de détente, explique Etienne Poiroux, psychologue. Et il y en a qui ont vécu ça très mal parce qu’ils ne comprenaient pas pourquoi ils n’arrivaient plus à travailler, alors qu’auparavant, ils n’avaient pas cette difficulté ».

Arrêter les études

Des difficultés qui ont poussé Grégoire à mettre ses études de sociologie "entre parenthèses".

On apprend à l’école à avoir un professeur devant nous. C’est compliqué de n’avoir aucune interaction et aucune communication directe.

Grégoire Ibanes, ancien étudiant en sociologie

Parce qu’il « ne voyait pas le bout ni la fin du confinement », cet étudiant a décidé d’arrêter les cours. Depuis il travaille sur d’autres projets, mais il ne sait pas s’il reviendra à la fac en septembre prochain.

 

Pour tenter de venir en aide à ses étudiants, l’Université de Limoges se mobilise et met en place plusieurs dispositifs et services en partenariat avec plusieurs associations, la ville de Limoges et le département de la Haute-Vienne. Pour en savoir plus, lire le lien suivant.

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