Limoges : les pompiers de l’Urgence Internationale en partance pour la Moldavie, aux portes de l'Ukraine

Une vingtaine de membres de l’ONG Pompiers de l’Urgence Internationale basés à Limoges vont rejoindre progressivement dans les jours qui viennent la capitale de la Moldavie et la zone frontalière entre la Moldavie et l’Ukraine, à quelques kilomètres du siège d’Odessa. Ils vont porter assistance aux milliers de réfugiés ukrainiens qui affluent dans cette région sous haute-tension.

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« C’est la première fois qu’on part sur une zone de guerre ». Au milieu des tonnes de cartons et de sacs de dons entreposés dans les locaux de l’ONG Pompiers de l’Urgence Internationale qu’il a fondée à Limoges il y a 18 ans, Philippe Besson s’apprête à refaire son paquetage.

Dans quelques heures, il va prendre l’avion avec quatre autres membres de l’organisation qui partent en éclaireurs. Puis une quinzaine d’autres pompiers, rodés aux interventions humanitaires, vont les rejoindre dans les jours qui viennent.

Destination l’aéroport de Yasi, en Roumanie. Puis le groupe va rejoindre par la route le convoi de poids lourds qui transporte les premiers dons pour les réfugiés ukrainiens expédiés par PUI depuis Limoges et d’autres villes de France il y a quelques jours.

Rendez-vous à Chisinau, la capitale de la Moldavie, à quelques kilomètres de l’Ukraine.

Là, les PUI vont se mettre à disposition de la Sécurité Civile moldave et de l’Office des Migrations Internationales, un organisme de l’ONU spécialisé dans l’aide aux réfugiés avec qui PUI à l’habitude de travailler, notamment dans la corne de l’Afrique, à Djibouti.

A Chisinau, fort de son expérience, PUI va apporter aux autorités et aux organisations déjà sur place une aide logistique et opérationnelle pour la gestion, le stockage et la distribution de l’aide aux très nombreux réfugiés ukrainiens qui ont fui les zones de combat.

Ils vont également utiliser leur expertise pour évaluer les besoins sur place et planifier les ressources en fonction de l'évolution de la situation.

Mais si les Pompiers de l’Urgence Internationale sont devenus des experts reconnus, habitués à évoluer dans les zones de catastrophe pour porter secours aux populations, jusqu’à maintenant, ils n’étaient intervenus qu’après des catastrophes naturelles ou industrielles.

Cette fois-ci, ils vont s’approcher au plus près d’une zone de combat. Depuis Chisinau, une équipe va tenter de se rendre à Palanca, sur la frontière avec l’Ukraine, à quelques kilomètres à peine du port et de la ville d’Odessa encerclés par les forces russes depuis quelques jours.

L’objectif est de s'assurer autant que faire se peut que les tonnes de dons envoyés sur place peuvent passer la frontière pour parvenir directement aux réfugiés qui sont restés bloqués en Ukraine et qui en ont un besoin impérieux.

A la frontière avec l'Ukraine, à quelques kilomètres des combats à Odessa

L’opération est délicate. Tout va dépendre de l’évolution de la situation militaire dans les prochains jours. Si le blocus d’Odessa opéré par les forces russes tourne à la catastrophe humanitaire, la capacité d’adaptation acquise par les Pompiers de l’Urgence Internationale ces dernières années dans d’autres configurations leur sera extrêmement précieuse. Et si la situation devenait trop dangereuse, Philippe Besson explique qu’une solution de repli est d’ores et déjà prévue via la Roumanie.

La mission pourrait durer plusieurs semaines avec un renouvellement régulier des équipes envoyées depuis Limoges.

A Limoges énormément de dons, pour les bénévoles un travail de tri et de conditionnement épuisants

Au siège de l'organisation, l'ampleur des dons a dépassé toutes les prévisions. Leur gestion demande un travail et un temps considérable aux bénévoles qui doivent trier, conditionner et acheminer des dizaines de tonnes de cartons de dons pas toujours pertinents.

La fatigue commence à se faire sentir et, plus que des vêtements, les ONG ont désormais plutôt besoin de matériel de secours, de médicaments, de chargeurs de portables, de talkie-walkies, de surfaces de stockage ou de financements pour affréter les véhicules qui transporteront les dons : compter 5 000€ par camion.

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