Limoges, Bellac, Le Dorat : des records de précipitation ont été relevés lors du week-end de Pâques en Haute-Vienne. Plus globalement, c'est la Corrèze, et notamment la petite commune de Bugeat, qui arrive en tête des départements du Limousin les plus arrosés cet hiver.
Des records en pagaille. Selon Météo France, en vingt-quatre heures, des records de précipitations pour un mois de mars ont été battus dans quatorze postes de mesure. Le nord de la Haute-Vienne est particulièrement concerné.
Au Dorat, il est tombé 66 mm en une seule journée. Le dernier record remontait à... mars 1974, où il était tombé 44 mm en vingt-quatre heures.
À Bellac, où il est tombé 63 mm de pluie ce vendredi, le précédent record remontait à 2007, avec 38 mm.
À Limoges, le dernier record pour un mois de mars remontait à 1988. "Un épisode comme on en connaît tous les vingt ans", selon Thierry Gonin, météorologue à Limoges.
Les pluies diluviennes du 29 mars parachèvent un automne et un hiver particulièrement pluvieux en Limousin. Ces six derniers mois, il est tombé 929 mm de précipitations sur nos trois départements, soit presque l'équivalent de ce qu'il tombe en moyenne durant une année entière. À titre de comparaison, sur la même période l'an dernier, il n'était tombé que 516 mm de pluie. Une année marquée, il est vrai, par une sécheresse hivernale exceptionnelle.
La Corrèze particulièrement arrosée
La Corrèze culmine au classement de la pluviométrie, avec 1114 mm tombés entre le 1ᵉʳ octobre et le 1ᵉʳ avril. Si vous habitez Bugeat, vous avez été particulièrement arrosés : 1400 mm de pluie sont tombés sur les habitants de cette commune du plateau de Millevaches. Un record en Limousin. Suit la Haute-Vienne, avec 904 mm. La Creuse a été relativement épargnée, avec "seulement" 745 mm de précipitations tombés depuis le 1ᵉʳ octobre.
Résultat : les réserves sont pleines. Contactée, Limoges Métropole nous confirme que les quatre réservoirs d'eau de la communauté urbaine - déjà quasiment remplis avant l'épisode pluvieux du week-end - sont désormais pleins.
Comment expliquer cet automne et cet hiver très humides ?
Selon Thierry Gonin, cela s'explique en partie par des courants venus de l'ouest acheminant l'humidité de l'océan Atlantique vers le continent. Autre explication : le réchauffement climatique. Car s'il fut pluvieux, cet hiver fut également très doux en Limousin : plus d'1,5 degré au-dessus des normales saisonnières.
L'hiver 2022-2023 est même le troisième le plus chaud jamais enregistré en France. "L'océan est beaucoup plus chaud qu'autrefois, donc son évaporation entraîne également cette pluviométrie importante", conclut le spécialiste.