Le quartier des Portes-Ferrées à Limoges est encore sous le choc après la mort d'un jeune homme abattu dans la rue dans ce qui s'apparente à un règlement de compte. Où en est l'enquête et quelle est l'ambiance sur place ? Éléments de réponses.
Sur les murs de la pharmacie du quartier des Portes-Ferrées, un tag, une indication qui marque la présente d'un point de deal dans le quartier. Rien de surprenant, le trafic de drogues n'épargne personne, et encore moins les zones très denses que sont les quartiers où se concentrent les logements sociaux. Ici, aux Portes-Ferrées, près de la pharmacie, rue Domnolet Lafarge, dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 janvier, des coups de feu ont été tirés : un adolescent de 18 ans est décédé, dans ce qui s'apparente à un règlement de compte sur fond de trafic de drogues, bien que ce ne soit pas confirmé à ce stade de l'enquête et qu'aucune piste ne soit écartée. Un deuxième homme de 21 ans a également été blessé. Ils étaient tous les deux défavorablement connus des services de police pour diverses affaires, dont pour stupéfiants.
Pour Vincent Benaiteau, du syndicat de police Unité (87), le trafic prend de l'ampleur dans ce quartier : "ici comme dans d'autres cités à Limoges, ce sont des points de deal bien connus de la police et des clients".
Après la stupeur, c'est désormais la peur qui règne sur place, comme l'indique Vincent Savi, pharmacien aux Portes-Ferrées : "la pharmacie ferme à 19 h 30, donc nous sortons vers 19 h 45 et il fait nuit. Si vous avez quelqu'un qui arrive, qui tire, et que vous êtes au milieu, c'est inquiétant. Mais dans la pharmacie, je ne pense pas qu'on aura de problème particulier vu que nous n'en avons jamais eu jusqu'à maintenant".
Selon Elisabeth, une mère de famille qui a longtemps habité le quartier, "c'est aux parents de prendre leur responsabilité : "il ne faut pas laisser les enfants jouer dehors tous seuls. J'ai décidé de partir de ce quartier, car c'est devenu très chaud".
Moyens de surveillance supplémentaires
Pour renforcer la sécurité dans ses quartiers, la ville de Limoges va installer plus de caméras, selon Cyril Sarlin, directeur de la sécurité, de la prévention et de la salubrité au sein de la municipalité : "nous allons passer à 350 caméras d'ici à 2026, contre 196 actuellement. De plus, nous avons étendu la médiation municipale à ce quartier il y a deux ans. Les effectifs vont également être renforcés avec trois médiateurs de plus".
Pour éviter que les conflits entre bandes rivales ne dégénèrent, une compagnie de CRS est en train d'être déployée à Limoges, selon le syndicat de police Unité.