Après une grève ce matin devant le service des urgences du CHU de Limoges, les personnels de la santé et de l'action sociale de Haute-Vienne se sont rassemblés cet après-midi devant l’hôpital.
Les mouvements de colère du personnel soignant se succèdent depuis plusieurs semaines devant le CHU de Limoges : infirmiers de réanimation, infirmiers de bloc opératoire, et bien sûr le personnel des urgences malmené par les conséquences de la crise Covid sur le fonctionnement de l’hôpital.
Mobilisations ce mardi
Ce mardi 15 juin, plusieurs syndicats et organisations ont appelé les professionnels de santé à manifester pour réclamer une revalorisation des rémunérations, des recrutements massifs et l’arrêt des fermetures de lits à l’hôpital.
A Limoges, la journée a commencé avec une grève au service des urgences, où la situation est toujours difficile selon David Bonnet, responsable CFDT au CHU de Limoges : "on hospitalise des patients sous une toile de tente. On est en France en 2021. C’est pas acceptable pour un CHU."
Cet après-midi, une manifestation a eu lieu devant l’entrée du CHU. Les revendications étaient plus larges. Selon Florence Metge, de la CGT, "on a besoin de plus de personnel dans cet hôpital et dans la santé en général. Dans le médico-social il nous faut des moyens pour travailler correctement."
Toute la région concernée
En Limousin, l’hôpital public est organisé dans ce qu’on appelle un GHT, le groupement hospitalier de territoire.
Le GHT rassemble 18 hôpitaux. Il y a bien sûr le CHU de Limoges ou le Centre hospitalier Esquirol, et puis les centres hospitaliers de Brive et Guéret. Mais le GHT regroupe aussi des hôpitaux beaucoup plus petits, des hôpitaux de proximité comme Evaux-les-Bains en Creuse, ou Cornil en Corrèze.
Tous ces établissements emploient 14 000 personnes selon un document de l’Agence régionale de Santé. Près de 2 000 personnels médicaux, les docteurs, 7 000 paramédicaux comme les aides-soignants ou les infirmières et 5 000 personnels logistiques ou administratifs.
Ce sont des équivalents temps plein. Avec les postes à temps partiel, cela représente encore plus de monde.
Le poids lourd, c’est bien sûr le CHU de Limoges, qui compte à lui seul plus de 6 000 personnes. C’est le premier employeur de l’ancien Limousin.
Vers des recrutements ?
Aujourd’hui, les hôpitaux recrutent mais ils ont du mal à trouver des candidats, principalement chez les infirmières. Cette pénurie de personnel provoque régulièrement des fermetures de lits et des difficultés dans les services comme les urgences.
Pour les syndicats, c’est la conséquence d’un problème d’attractivité : il y a les plannings difficiles, des rappels sur les jours de repos et de congés, et puis le salaire qui est un des moins élevés d’Europe.
Dans le cadre du Ségur de la santé, il y a bien eu des augmentations de salaires : 183 euros pour les personnels paramédicaux et non médicaux des établissements hospitaliers et des Ehpads. Le 1er octobre, les grilles salariales devraient être revalorisées. Pas suffisant pour les syndicats. Selon Florence Metge, "Il faut un changement de politique de santé, et considérer la santé comme une chose dans laquelle il faut investir."