Le "dry January" est de retour ! Ce défi - ne pas boire une goutte d'alcool pendant tout le mois de janvier - prend de l'ampleur depuis 5 ans en France. Un phénomène qui profite aux cavistes comme aux viticulteurs de la région, en particulier dans la région de Béziers, où quelques vignerons ont pris le virage du vin sans alcool depuis plusieurs années.

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Donner l'apparence d’un grand cru, avec la couleur et l'arôme, à un vin sans alcool, c'est le défi qu'ont voulu relever certains vignerons dans le Languedoc, terre de vin par excellence.

Parmi eux, on trouve des professionnels biterrois comme ceux qui travaillent à Pouzolles, au nord de Béziers.

"Pour notre sans alcool, le travail reste le même : on a les mêmes pratiques et les mêmes techniques que pour le vin. Nous, cela ne nous a pas énormément perturbés, parce qu’on reste des vignerons, des producteurs de raisin de vin." affirme Roch Teisserenc, vigneron Domaine de l'Arjolle.

Pour ôter les degrés d'alcool, dans ce domaine, on a recours à une colonne d'évaporation :

Dans cette colonne, on met le vin sous vide, ce qui permet d’évacuer l’alcool dès 35°. A l'arrivée, on a un vin entièrement désalcoolisé avec toutes les qualités d’origine du vin.

Geoffroy de la Besnardière, vigneron au Domaine de l'Arjolle

Et la recette fonctionne : en 2024, 200.000 bouteilles de ce vin "zéro" ont été écoulées, soit 20 % des ventes du domaine.

Le zéro alcool, un marché florissant

Il y a une dizaine d’années, c'est la bière sans alcool qui a ouvert la voie de ce nouveau marché, aujourd'hui en pleine expansion.

Certains grossistes en ont même fait leur activité principale. C'est le cas de Floriant Farion, installé à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier. En plus de la bière sans alcool, il vend des spiritueux, du gin, ou encore des bases d'apéritifs pour faire des cocktails.

"Quand j'ai ouvert il y a un peu plus deux ans, j'avais un catalogue d'une trentaine de références. L’année dernière, j’ai doublé mon chiffre d’affaires et maintenant, j’ai une centaine de références. Les gens s’intéressent à la nouveauté dans les boissons sans alcool, surtout pour le plaisir d'en boire" estime Floriant Farion. 

Comme lui, dans l'Hexagone, une vingtaine de cavistes propose uniquement des produits sans alcool. Le début d'année 2025 s'annonce sous de bons augures en termes d'activité, avec le succès du "mois sans alcool".

Le dry January, porté par des associations comme la Fédération Addiction, a le vent en poupe : 4,5 millions de Français y ont participé en 2024, selon les organisateurs.

Un phénomène qui commence à prendre de l'ampleur, même si la France affiche plutôt un train de retard par rapport à d'autres pays européens, plus avancés en la manière comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas.

 

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