Du 6 au 8 juin 2024, à la ferme de Villefavard, sur le site du Chêne qui danse, en Haute-Vienne, trois jours sont consacrés aux forêts. Balades, concerts, contes et repas à la belle étoile se mêleront à des projections de documentaires et des rencontres scientifiques pour la deuxième édition de la Nuit des forêts qui met en lumière la beauté de la nature.
La forêt comme source d’inspiration. Depuis deux ans, la ferme de Villefavard invite tous ceux qui le souhaitent à venir observer, écouter et comprendre les forêts, comme c’est le cas partout en France. Le Limousin, c’est un territoire rural où la forêt est extrêmement présente. Mais elle n’a pas forcément une histoire connue. L’objectif, c’est d’en savoir plus sur elle, montrer qu’elle a évolué, et qu’elle évoluera encore avec les problèmes de changement climatique qu’on connaît aujourd’hui, explique Sébastien Mahieuxe, directeur de la Ferme de Villefavard.
L’invisible vivant
Cette année, cette deuxième édition s’intéresse à l’invisible vivant, c’est-à-dire les insectes, les champignons… Tout ce qu’on ne voit pas et sur lesquels on marche. Il faut "rendre visible l’invisible", insiste Sébastien Mahieuxe.
Quand on voit un arbre, on se dit qu’il y a beaucoup de bois, mais en fait il y a pleins d’autres choses. Il y a énormément de variété d'insectes, de mousses… Il y a beaucoup de biodiversité dans un bout de bois. Ce qu’on va montrer c’est ça, cette richesse, ces invisibles vivants qui nous entourent et qui ont besoin d’être là pour faire cet écosystème naturel auquel on aspire.
Gilles Ebersolt, architecte enseignant chercheur
Pour ça, la ferme de Villefavard invite des artistes et des scientifiques d’envergure nationale comme Marc André Selosse, biologiste et mycologue et Cynthia Fleury, Philosophe qui pense la relation de l’homme au vivant. Ils seront présents samedi à 16h.
Elle accueille aussi des étudiants de l’école d'architecture de Versailles. En résidence en amont de l’événement, ils ont construit un lieu de vie éphémère au milieu des bois. Un endroit qui se veut beau et poétique réalisé sur place avec des matériaux de récupération.
Il y a pleins d’endroits perdus et pourtant pas loin de là où on habite. Les installations permettent de les mettre en valeur ou de faire un pas vers un monde naturel où on aurait du mal à s’aventurer.
Auriane L'huilier, étudiante à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles
La forêt est aussi un lieu de légendes et de mystère. Ces trois jours l'investissent de manière artistique pour en avoir une approche plus sensible.
Scientifiques, philosophes, musiciens, comédiens, conteurs…
Sébastien Mahieuxe veut que la forêt, devenue le temps de l’évènement un lieu culturel, transforme notre regard sur elle.
En plus des biologistes, des entomologistes, des philosophes, il y aura une ribambelle d’artistes. Des ateliers de construction, des siestes poétiques, des balades dessinées, des concerts, des repas conviviaux sont programmés.
Un événement nécessaire, selon le directeur de la ferme de Villefavard.
C’est une période particulière de chute très inquiétante de la biodiversité. Des forêts qu’on connaît aujourd’hui ne seront plus les mêmes demain. Il y a une prise de conscience de la part de nous tous et ici, elle se fait via l’art. Il est un moyen très fort pour mieux s’adapter à la crise. On a soif de connexion au vivant et elle ne peut se faire qu’avec notre capacité d’émerveillement.
Sébastien MahieuxeDirecteur de la ferme de Villefavard
Le public est attendu pour trois nocturnes et toute la journée samedi, pour un voyage onirique au cœur du paysage et de la forêt.