Pas de panique : l’armée est en exercice à Limoges pour tester les moyens de secours sur un accident d'avion

L’exercice n’a lieu que tous les cinq ans et le prochain c'est ce 18 mars à Limoges. Objectifs : vérifier les procédures de déclenchement et de coordination des secours, entraîner les participants à la recherche et le sauvetage dans le cadre d’un accident aérien civil ou militaire.

Si vous entendez du bruit au petit matin, ce jeudi 18 mars 2021 à Limoges, ne prenez pas peur, c’est l’armée de l’air en partenariat avec la préfecture de la Haute-vienne qui effectue un exercice. Plus précisément, c’est le service des urgences aéronautiques de Lyon qui pilote les opérations à la demande du préfet.

Sur le lieu de l’exercice, on ne saura rien. Inutile d’insister, le capitaine Gregory F., venu exprès de Lyon pour conduire les opérations, lâche juste un petit indice : "l’exercice devrait avoir lieu à l’est de Limoges". D’abord parce que l’armée c’est la grande muette et ensuite parce qu’il faut que les choses se déroulent comme dans le réel. Il s’agit de voir si les acteurs impliqués ont les bons réflexes.

La raison d’être de l’exercice ? Il s’agit d’une opération de recherche des occupants d’un aéronef qui se serait crashé dans Limoges ou alentours. Il s’agit bien évidemment d’une simulation qui se déroule dans chaque département tous les cinq ans, afin de maintenir un niveau d’entraînement et d’alerte qui soit adapté à ce type d’accident", détaille le capitaine.

Pourquoi Lyon ?

"Je représente le service des urgences aéronautiques de Lyon, de l’armée de l’air et de l’espace, qui a une compétence nationale pour la gestion des détresses des aéronefs (du parapentiste à l’avion de ligne). Tout ce qui vole avec un passager (des civils, commerciaux ou des aéronefs d’État).C’est pour cette raison que c’est le service des urgences aéronautiques qui se charge de superviser cet exercice".

Le capitaine Gregory F. a été personnel navigant sur avion de chasse, sur mirage 2000 durant plusieurs années avant d’intégrer l’ARCC (aéronautical rescue coordination center).

L’exercice concerne la coordination de plusieurs services, elle se fait à la fois au sein de la préfecture et au sein de l’ARCC qui est basée à Lyon.

Pourquoi tous les cinq ans ?

"Parce que les équipes peuvent changer, ainsi que les implantations, et cela permet à tous les intervenants de se familiariser avec les outils pour faire face à toutes les urgences" explique le capitaine.

Qui est concerné par cet exercice ?

Tous les services de l’État, les services de recherche, pompiers, gendarmes et les radioamateurs, qui sont très importants en cas d’accident d’avion, car ils sont capables de localiser les balises de détresse.

Concrètement, il y aura des personnes sur le terrain qui seront déployées, une scène d’accident, une balise sera cachée à proximité, il y aura des hélicoptères qui participeront, avec des moyens de recherches par voie terrestre.

Vigilance et calme

Dans la mesure où il y aura des mouvements d’hélicoptères, il faut éviter les mouvements de panique.

"Cette simulation relève bien d’un exercice de sécurité civile, la population est invitée à ne pas paniquer, à ne pas propager de fausses informations sur les réseaux sociaux, et à ne pas saturer les standards téléphoniques de la gendarmerie et de la police nationales et des sapeurs-pompiers" rappelle le préfet de la Haute-Vienne.

Les opérations devront commencer dans la matinée, et se termineront avant la nuit.

Le 191

En cas de vrai accident, ce qu’il y a d’important, c’est de retenir un numéro d’urgence des services des urgences aéronautiques : le 191 pour signaler un accident.

C’est l’armée de l’air dédiée à la coordination de la recherche et du sauvetage des aéronefs en détresse. La coordination se fait depuis Lyon et il y a en permanence quatre personnes qui sont de garde pour assurer cette mission de service public.

Radioamateurs de la Haute-Vienne

Très impliqués dans ces recherches, l’association des radioamateurs du département seront de la partie, se réjouit son responsable Francis Coisne. "Ces exercices sont toujours inopinés, c’est ça aussi la beauté de l’exercice".

Les radios de la sécurité civile existent dans chaque département, le limousin compte son association et elle est basée à Panazol.

"Nous avons deux cordes à notre arc détaille Francis Coisne : la télécommunication en période de crise, la recherche des balises. S’il y a une coupure d’internet, on peut continuer de communiquer par moyens radios, il y a une station radio dans chaque préfecture y compris en Outremer."

Tous les avions avec des passagers doivent avoir une balise de détresse, c’est une obligation, c’est grâce à cette balise que les recherches peuvent se faire.

"Il y en a plus de 2 millions dans le monde, explique le féru de radio, il y en a même sur les bateaux. On peut en avoir une individuelle qu’on achète dans le commerce pour aller aux champignons si on veut".

Déjà prévu l’an dernier, l’exercice a été repoussé à 2021 se souvient Francis. "Pour s'assurer de notre capacité opérationnelle, tous les trois à quatre ans l’armée de l’air vient contrôler les équipes de recherches de balises de détresse. En Limousin, il y a cinq équipes de deux personnes, plus une équipe au PC à la préfecture. Nos équipes sont constituées essentiellement de radio amateurs qualifiés. On passe un examen auprès de l’agence nationale des fréquences pour tester notre capacité technique".

Qu’est-ce qu’une balise ?

"Les balises de détresse émettent des signaux radios suite à quoi on effectue des recherches par radio. On envoie des équipes sur le terrain, elles nous indiquent la direction dans laquelle elles détectent les signaux des balises et à l’aide d’une carte on effectue un tracé. Alors on tombe presque pile dessus" s’amuse Francis. Avant de poursuivre : "Après avoir retrouvé la trace du crash, on envoie la photo par radio immédiatement à la préfecture. Avec les moyens radios, même dans une zone blanche, nos moyens de transmission passent".

Ça fait vingt-six ans que Francis Coisne pratique la radio, un virus qu’il a attrapé à l’armée. "Cet exerciceje l’attendais depuis longtemps, mais en général c’est toujours à l’improviste. L’association compte une trentaine de membres. Des jeunes retraités disponibles, férus de radio. "

L’exercice de jeudi, "c’est comme une scène de crime" se passionne Francis.

J’ai déjà été sur la recherche d’un mirage 2000 écrasé en Creuse, se souvient-il. On est souvent contacté par nos collègues de La Rochelle pour des balises de détresse allumées par erreur, que ce soit sur voie maritime ou aérienne".

La préfecture de la Haute-Vienne rappelle que cette simulation relève bien d’un exercice de sécurité civile, et que "la population est invitée : à ne pas paniquer et à ne pas propager de fausses informations sur les réseaux sociaux, à ne pas saturer les standards téléphoniques de la gendarmerie et de la police nationales et des sapeurs-pompiers."

 

 

 

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