L'administration pénitentiaire manque de moyens avec des conditions carcérales souvent jugées indignes. C'est le cas notamment à la maison d'arrêt de Limoges où de nombreuses associations apportent une aide aux détenus. Elles ont officiellement créé un groupe local de "concertation prison".
"Dans ce dossier, vous avez un test de français et de mathématiques. C'est un niveau de fin de collège. Vous le faites au mieux, sans vous cassez la tête. C'est juste pour voir votre niveau." Geneviève Patureau est bénévole à l'association Auxilia, spécialisée dans la formation par correspondance des détenus.
Chaque semaine, elle se rend à la maison d'arrêt de Limoges. Ce 22 novembre 2022, c'est un jeune homme de 19 ans qu'elle rencontre au parloir. "C'est très intéressant, car je rencontre souvent des personnes différentes, on réfléchit ensemble sur un projet. Puis, si cela peut les aider pour leur insertion, c'est l'objectif de l'association", raconte la bénévole.
Donner un peu de leur temps pour améliorer les conditions carcérales, c'est ce que font depuis des années certaines personnes dans le Limousin.
"Ce sont des personnes qui sont paniquées par la sortie"
Des associations limousines se sont réunies à la maison des avocats de Limoges comme le Secours Catholique, qui apporte une aide aux détenus lorsqu'ils sortent de prison. "La plupart du temps, ce sont des personnes qui sont paniquées par la sortie. Elles ont été prises en charge pendant toute leur vie carcérale et, du jour au lendemain, se retrouvent dehors confrontées à des problèmes qu'elles n'imaginaient même pas", explique Pierre Moreau, bénévole dans cette association.
Pour être plus efficaces dans leurs activités, et organiser des actions communes, toutes ces associations ont officiellement créé le groupe local de concertation prison.
Une dizaine d'associations sous une même bannière
L'objectif de ce groupe est clair : amener de l'humanité dans les couloirs des prisons de la région. "N'oublions pas que la France se revendique pays des Droits de l'Homme. Il faudrait que ces droits puissent rentrer et passer à l'intérieur des maisons d'arrêt et des centres de détention", témoigne Maître Bertrand Vilette, bâtonnier du barreau de Limoges.
En Limousin, une dizaine d'associations vont donc désormais travailler main dans la main pour atténuer les effets déshumanisants de la prison et témoigner de la réalité carcérale.