Ce vendredi s'est ouvert à Paris, devant la Cour criminelle départementale, le procès d'un professeur de français de 55 ans expatrié en Asie, pour viols et agressions sexuelles sur 25 garçons mineurs en Malaisie. Jean-Christophe Quenot a suivi toute sa scolarité, entre 1973 et 1982, à Limoges.
L'enseignant comparait pour six viols et 19 agressions sexuelles sur 25 garçons malaisiens âgés de 10 à 17 ans, entre janvier 2014 et octobre 2017. Il comparait pour ces seuls faits alors qu'il est soupçonné d'avoir abusé de dizaines d'enfants au gré de ses voyages en Thaïlande, Sri Lanka, Philippines, Inde, Indonésie, et ce, depuis son installation en Malaisie en 1990.
Le cinquantenaire avait été pris en flagrant délit en février 2019 par la police thaïlandaise avec deux mineurs, avant de réussir à quitter le territoire. L'homme avait finalement été interpellé un mois plus tard à Besançon, alors qu'il rendait visite à ses parents.
Domicilié à Besançon avant son départ pour Singapour, c'est à Limoges que Jean-Christophe Quenot a suivi une grande partie de sa scolarité, entre 1973 et 1982, de l'école primaire d'application du Roussillon au lycée Gay Lussac, en passant par l'école Edouard Herriot.
L'accusé a reconnu devant le président de la cour "quasiment tous" les soixante-dix viols et agressions sexuelles à l'encontre des victimes, rapporte l'AFP. L'enseignant payait de jeunes garçons pour assouvir ses fantasmes, il a reconnu qu'à cette époque pour obtenir leur "consentement", il se "contentait d'un oui en échange d'argent". Aujourd'hui, il déclare avoir compris qu'il était "dans l'erreur".
Des excuses aux victimes
"Je suis conscient aujourd'hui que je suis malade", a affirmé l'accusé, Jean-Christophe Quenot, en début d'audience, rapporte l'AFP.
Le psychologue n'a pas pu être présent pour cette première journée de procès, ce que déplore Agathe Morel, avocate de l'association Enfance et Partage. "J’ai du mal à croire qu’on se crée une telle personnalité en partant de rien, avec une telle consommation sexuelle d’enfants". L'avocate espère obtenir "des réponses pour comprendre" grâce à ce procès.
Jean-Christophe Quenot sera interrogé lundi prochain devant la cour. Le verdict est attendu le dernier jour d'audience, le 7 novembre prochain.
L'accusé encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.